Les
spécialistes de l’information ont démontré qu’au-delà de 30’, un spot
publicitaire perdait de son impact et qu’une coupure de plus de 3 mn rendait
une émission ennuyeuse et au-delà de 2 coupures, l’émission devenait
invivable …
Certaines chaînes TV ont pris la décision de couper d’une manière optimale
et de facturer le prix adéquat, d’autres ont décidé de réduire ces coupures
au maximum : imaginez un film à suspense où juste quand Tom Cruise risque sa
peau et que l’adrénaline est à son extrême, Claudia Schiffer vous susurre
que ‘’Vous le valez bien’’ en vous vantant une crème quelconque …
Et selon les pays et les télés, les comportements diffèrent : les télés
moyen-orientales usent et abusent, vous font jusqu’à 4 coupures dans un
feuilleton de 40 mn, de quoi attraper une indigestion de jus et de meubles
et de bijoux et autres produits importés; d’autres, comme Rotana, est plus
sobre notamment dans sa chaîne où elle passe les vieux films égyptiens
–entre parenthèses bravo au Prince pour son initiative– et on revoit les
chefs d’œuvre de Farid, de Omar Charif …. Avec des coupures optimales.
Dans le domaine de la presse, le comportement est analogue, il y a même des
journaux ou des revues où l’article est inséré entre 2 pages de pubs : vous
commencez par la crise du pétrole et vous vous plongez dans la margarine …
L’ancienne réclame est devenue la pub et même dans certains cas dangereuse
parce que subliminale : en faisant passer un message très vite à travers une
suite d’images, vous avalez du coca sans vous en rendre compte.
Ce qui est aussi amusant voire triste en Tunisie, c’est un peu le changement
des valeurs : il y a une vingtaine d’années, le budget de l’ingénierie était
de l’ordre de 100 millions de DT et cela a créé une certaine expertise
tunisienne qui actuellement est exportée et nous fait honneur.
Avec le temps, la pub l’a quasiment remplacé, a pris de l’importance et
actuellement génère un chiffre d’affaires du même ordre de grandeur avec environ 30% durant
le mois de Ramadan, soit pratiquement 7 DT la seconde. Cette seconde qui est
revendue à prix d’or pour nous présenter des produits heureusement tunisiens
entre 2 navets télévisuels …
Ce matraquage télévisuel va finir par créer des lésions neuronales, ce qui donnera raison à HG Wells
“on na va consommer que quelque chose qu’on a vu et revu à la télé”
Tout le monde connaît l’histoire de ce petit Français qui fit un rectangle
quand la maîtresse demanda de dessiner un poisson : à la télé on ne faisait
de pub que pour les poissons prêts à la friture en tranches ….
Je prévoyais un avenir très sombre pour les malheureuses figues de barbarie
qui n’intéressaient quasiment personne jusqu’au jour où un hôtelier eut
l’intelligence de les servir dans un 5 étoiles au petit déjeuner sans
tambour ni trompettes : ça a eu un succès fou et les autres l’ont
heureusement suivi, ça m’a rassuré pour ces délicieux fruits de chez nous
qui poussent sans demander rien à personne surtout pas de la pub…..Mais
cette initiative a rendu ce fruit plus cher ….
Enfin, et puisque durant ce mois de Ramadan, entre 18 et 21h30, plus de 70% des
Tunisiens regardent la télé, pourquoi ne pas insérer des flashs sur
l’économie d’eau, d’énergie, sur le civisme… ; mais que voulez-vous tout ça
ne rapporte pas d’argent. Tiens puisqu’on y est, pourquoi ne pas couper
court et faire une pub sur l’argent, pour ne pas fatiguer les publi –
insistes, voilà quelques slogans :
– sans les sous, vous êtes sens dessus dessous
– sans la
fraîche, vous êtes dans la dèche
– si vous
l’avez pas le fric, vous perdez aussi le froc ..