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L’annonce
émane de la bouche même de M. Choukri Ghanem, Premier ministre libyen, cité
par l’AFP, sans toutefois en indiquer la date. «La Libyan Arab Airlines va
être privatisée et l’Etat libyen ne pense pas acheter de nouveaux avions
pour la compagnie», a déclaré M. Ghanem. Il a ajouté que «le secteur privé
pourra acheter à l’avenir des avions en ayant recours à l’emprunt auprès des
banques. L’Etat peut uniquement aider le secteur privé par le moyen des
crédits».
Cette annonce décrit le virement stratégique de la politique libyenne
marquée par l’appel du Colonel Mouammar Kadhafi en juin 2003 à la
privatisation des sociétés publiques, donnant le feu vert au Premier
ministre, partisan des privatisations, pour aller de l’avant dans les
réformes. Le gouvernement avait alors annoncé que 360 compagnies d’Etat
allaient être privatisées entre 2004 et 2008.
Toutefois, cette annonce de la privatisation de la Libyan Arab Airlines
paraît toute de même surprenante, voire contradictoire, d’autant que le
président de la compagnie, Hassan Dabnoune, avait déclaré en juin dernier
que l’Etat libyen allait allouer un milliard de dollars pour la
modernisation de la flotte de la compagnie, notamment en achetant 22
nouveaux avions indiquant qu’il s’agissait d’un projet sur dix ans.
Rappelons que la Libyan Arab Airlines, créée au début des années 1970, avait
beaucoup souffert des effets de l’embargo décrété par l’Onu contre la Libye
entre 1992 et 2003. Faute de nouveaux achats d’appareils et de pièces de
rechange, elle aavait difficilement réussi à conserver une petite flotte de
quelque cinq avions qui desservent des pays africains, arabes et européens,
notamment l’Italie et la Grande-Bretagne. A la levée de cet embargo, elle
devait louer des appareils d’autres compagnies pour assurer ses vols.
Par ailleurs, le paysage aéronautique libyen est marqué, aussi, par la
création récente de trois compagnies aériennes privées : «al-Bouraq», «al-Ifriqiya»
et «Libya Aviation» qui ont recours, elles aussi, à la location. Ces firmes
envisagent actuellement d’acheter leurs propres appareils.
M.B.S
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