Selon une
étude de l’Organisation internationale du travail ‘’OIT’’, publiée le 24
octobre 2005, «la suppression des quotas au début de l’année a entraîné une
forte hausse des exportations de textiles chinois, mais le choc a été
globalement moins brutal que prévu pour les autres pays producteurs».
L’étude a été présentée à l’occasion d’une conférence de trois jours à
Genève sur le commerce du textile.
Alors que tout monde, Européens, Américains et Africains, crie au loup, les
conclusions de cette étude sont quand même surprenantes pour ne pas dire
fausses. Car, sur les sept premiers mois de l’année, les exportations de
textiles chinois ont progressé de 20,5% par rapport à la même période de
l’année dernière, selon les données officielles rassemblées par l’OIT. Les
seules exportations de vêtements chinois sont en hausse de 22%. Alors, «il
ne s’agit pas de dire qu’il n’y a pas eu de graves conséquences. Les pertes
d’emplois, en particulier en Afrique, ont été importantes», a fait remarquer
Sally Paxton, une des responsables de l’OIT.
Malgré ce constat, on persiste et signe du côté de l’OIT, en disant ne pas
être en mesure de chiffrer les pertes d’emplois.
Mais s’il en est ainsi, c’est parce que, selon les données publiées par
l’Organisation, «au-delà de la Chine, d’autres pays producteurs, dont
certains européens, ont également profité de la fin de l’accord multifibres
le 1er janvier. Au total, sur les sept premiers mois de l’année, les
exportations mondiales de textiles sont en augmentation de 10,3% par rapport
à 2004.
Par exemple, l’étude de l’OIT montre que les exportations allemandes
d’habillement ont progressé de 16,5%, celles de l’Italie de 10,3% ; et quant
à la France, elle présente des résultats contrastés avec une hausse de 8%
des exportations d’habillement, mais une baisse de 3,1% des exportations de
textiles.
Finalement, et c’est encore une surprise de ladite étude, l’impact le plus
négatif de la fin des quotas et de la montée en puissance de la Chine s’est
fait sentir chez les voisins du géant asiatique : la Corée du Sud (-20,7%
pour les exportations d’habillement) et Taiwan (-9,7 %).
A propos du continent africain, l’Organisation internationale du travail
indique ne pas disposer de données, exception faite du Maroc qui a signalé
une baisse de 4,8% de ses exportations d’habillement.
Toutefois, il serait intéressant de savoir la part de la Chine dans les
10,3% des exportations mondiales de textile. Ceci permettrait de comprendre
l’ampleur du phénomène.
En tout état de cause, cette étude montre une fois encore l’importance, pour
un pays, de disposer des statistiques mises à jour de façon permanente.