Lors d’une
réunion informelle des ministres européens du Développement, tenue le 28
octobre dernier à Leeds (Grande-Bretagne), le président de la Banque
africaine de développement, Donald Kaberuka, a expliqué, que l’Union
européenne pourrait, en coopérant étroitement avec les institutions
africaines, contribuer plus efficacement à la stabilité, à la prospérité et
au développement de l’Afrique.
Il a ainsi appelé la communauté internationale à concrétiser les engagements
qu’elle avait récemment formulés à l’Afrique en réponse à l’évolution
positive que connaît actuellement le continent.
Il ne reste plus que 65 jours avant que n’expire «l’année du développement»,
a-t-il rappelé. «Les nouvelles qui viennent d’Afrique sont bonnes, mais nous
ne sommes guère à l’abri de rechutes éventuelles s’il n’y a pas de suivi,
a-t-il prévenu. Ce n’est certes pas la première fois que la communauté
internationale se mobilise pour l’Afrique, mais les promesses n’ont souvent
pas été suivies d’engagements fermes».
Pour peu que la Bad soit appuyée et épaulée, a-t-il souhaité, son excellente
connaissance des réalités africaines lui permettrait de déployer sur le
terrain tout son potentiel d’action.
S’exprimant à propos des avantages comparatifs des organes de financement,
le président de la Bad a estimé que ce sont les institutions et le
gouvernements africains qui sont chargés, au bout du compte, de mettre en
œuvre les stratégies de développement, et qu’on devrait ainsi les associer
plus étroitement aux étapes de préparation.
«Si j’ai appris une chose dans ce débat sur les avantages comparatifs, c’est
que la division du travail n’est pas un compartiment hermétique marqué du
sceau de l’exclusivité ; il s’agit plutôt d’une évaluation de sa force
institutionnelle qui devrait vous permettre d’intervenir, dans un pays
donné, plus efficacement que d’autres dans un secteur bien défini voire dans
un projet précis», a lancé M. Kaberuka.
Il s’est, à cet égard, félicité que la Bad ait consacré 40% de ses
ressources à des projets d’infrastructure alors que la plupart des
partenaires au développement avaient réduit leurs ambitions dans les projets
d’infrastructure.
Il faut dire par ailleurs que M. Kaberuka a lancé une série de réformes
internes qui devraient permettre à la Bad d’être la figure de proue dans des
domaines précis.
Il a exhorté la communauté internationale en général et l’U.E. en
particulier à œuvrer au renforcement de la Bad, de l’Union africaine et des
communautés économiques régionales pour accélérer le rythme du développement
du continent.
La réunion informelle de deux jours des ministres s’est penchée sur les
problèmes de développement international, de commerce, de politiques et sur
les relations euro-africaines.
Vingt-et-un des 25 membres de l’U.E. étaient représentés à cette rencontre.