Désormais, c’est une tradition et un rendez-vous que nous donne le Groupe
Jeune Afrique/l’Intelligent chaque année, avec son classement des premières
banques africaines. Ce classement, rigoureux et réalisé par une équipe de
journalistes spécialisés, est sans équivalent. Un travail statistique qui
fait désormais l’objet d’une publication à part entière (le dernier en date
a été mis en kiosques il y a quelques semaines) après contact de plus de 600
établissements financiers, banques et sociétés d’assurances.
Pour la septième année consécutive, le Groupe nous présente les 200
premières banques africaines, mais aussi les meilleures sociétés
d’assurances. Dans ce classement, la Tunisie occupe une bonne place. Ses
banques ne sont certes pas les meilleures (aucune n’est présente au top 10),
mais elles sont loin d’être les plus mauvaises. La majorité d’entre-elles
figure au classement des 200. C’est suffisant ? Non, loin de là et
certains professionnels l’admettent. Car, comme dans beaucoup d’autres
secteurs (le sport par exemple), la Tunisie se veut la meilleure des
meilleures en Afrique dans le domaine bancaire. Plans de mise à niveau,
restructuration, fusions, achats, ouverture de capital, tout peut être bon
pour que la banque tunisienne soit dans le top 10 des établissements
financiers africains dans les prochaines années.
Cela dit, il est fortement regrettable que sur les quelques classements
présentés par Jeune Afrique/l’Intelligent, la banque tunisienne ne soit
présente dans aucun top 10 !
Ainsi, de par le total des crédits, les cinq meilleures sont toutes
sud-africaines. Les quatre suivantes sont égyptiennes et marocaines, alors
que la dixième est algérienne.
Par le montant des dépôts, les quatre premières africaines (et la
sixième) sont toutes originaires du pays de Nelson Mandela. La cinquième et
septième banque sont égyptiennes, la 8ème et 9ème marocaines alors que la
dixième est algérienne.
Par leur résultat net, idem. Les banques sud-africaines occupent les cinq
premières places suivies d’une banque marocaine, d’une banque libyenne,
d’une autre marocaine (AttijariWafa qui vient de participer à l’achat
d’ations Banque du Sud, dans le cadre de l’opération de privatisation), une nigériane et une autre marocaine ! Où sont les
banques tunisiennes dans ces trois plus importants classements ?
La banque AttijariWafa occupe d’ailleurs de très bonnes places dans ces
trois classements où elle est respectivement 7ème, 9ème et 8ème. Et cette
banque s’est nettement améliorée par rapport au classement de l’année
précédente où elle était 10ème dans les trois classements.
Pour les banques tunisiennes, l’entrée au classement 2004 se fait grâce à la
STB qui occupe la 21ème place pour son total bilan de 3.516.183.000 dollars, selon les chiffres de 2003.
La banque est très loin derrière la
première place occupée par la Sud-africaine Stanbic et ses 108.557.004.000
dollars. Très loin également de la première maghrébine, la libyenne (7ème
derrière l’Egypte et cinq sud-africaines) Libyan Arab Foreign Bank, avec ses
15.903.000.000 dollars. Pour l’Afrique du Nord, la STB est la … 15ème !
Avant elle, il y a 5 banques égyptiennes, une banque libyenne, 4 banques
algériennes et 4 banques marocaines.
La STB a cependant amélioré son rang par rapport au classement de 2003 où
elle occupait le 24ème rang sur le plan africain en termes de total de
bilan.
La banque tunisienne classée après la STB est la BNA qui occupe le 24ème
rang africain et le 17ème rang nord africain (contre 28ème et 24ème en
2003). Autrement dit, nos banques étatiques restent les plus importantes
banques tunisiennes si l’on peut tirer une première conclusion du classement
de Jeune Afrique/l’Intelligent.
Il n’en demeure pas moins que les banques privées sont en train d’aiguiser
sérieusement leurs couteaux et comptent occuper de meilleurs rangs dans les
années à venir. En témoigne le cas de la BIAT qui a grimpé du 30ème au 19ème
rang entre 2003 et 2004 dans le classement des banques nord-africaines. Avec
2.733.431.000 de dollars (3.333 millions de dinars) de total bilan, la BIAT
est par ailleurs classée 31ème en Afrique en 2004 contre 37ème l’année
précédente.
Comme l’indique le magazine, alors qu’elle s’apprête à fêter son 30ème
anniversaire, la BIAT conforte sa place de premier établissement commercial
privé Tunisien. Et il ne faut pas omettre de noter que la banque
présidée par Chakib Nouira a des provisions (de 46 millions de dinars) qui
représentent un record pour un établissement bancaire tunisien.