Trois
jours durant, quelque 50 chefs d’Etat et de gouvernement vont débattre, à
partir d’aujourd’hui 16 jusqu’au 18 du mois courant, les moyens à même
d’éliminer sinon de réduire la “fracture numérique” Nord-Sud.
Les travaux de ce grand’messe onusien seront inaugurés à 10H00 par le
président Zine El Abidine Ben Ali et le Secrétaire général de l’ONU Kofi
Annan en présence d’une cinquantaine de chefs d’Etat et de gouvernement,
originaires pour la plupart de pays en développement.
L’événement est de taille ainsi que l’a souligné le secrétaire général de
l’Union internationale des télécommunications, Yoshio Utsumi, puisque ce
Sommet mondial sur la société de l’information constitue le plus grand
sommet jamais organisé par les Nations unies avec plus de 24.000 délégués.
Toile de fond de cette joute internationale : la question de la gouvernance
de l’Internet. La partie s’annonce serrée, d’autant que les Etats-Unis
défendaient “la sécurité et la stabilité” de la toile contre toute volonté
d’instaurer un contrôle international.
Par ailleurs, ce Sommet onusien de Tunis a pour objectif de connecter tous
les villages du monde à l’Internet à l’horizon 2015. Il faut savoir à ce
sujet que plus de 800.000 villages sont encore aujourd’hui coupés de la
toile. C’est pourquoi une opération à été engagée par l’ONU et la communauté
internationale en ce sens dont le coût global est estimé à un milliard de
dollars, soit 1% de l’investissement annuel mondial dans la téléphonie
mobile.
Première bonne nouvelle : on appris il y a quelques heures qu’un accord
était intervenu entre les autres nations et les Etats-Unis sur une évolution
de la gestion de l’Internet au terme de trois journées d’intenses et
laborieuses discussions.
Il faut rappeler que les Américains n’entendaient pas céder un pouce sur
cette question, comme d’ailleurs l’avait déclaré le secrétaire d’Etat
adjoint américain au Commerce, chargé des Communications, Michael Gallagher.
Ainsi donc, selon ce compromis, il y aura la création d’un “forum”
international destiné à discuter des questions relatives à l’Internet, sans
toucher au statut actuel de l’Internet Corporation for Assigned Names and
Numbers (Icann), société basée en Californie –et actuellement chapeautée par
l’administration américaine-, et qui est chargée d’attribuer les “noms de
domaine” tels que .fr, .org, .com, .ch. Les discussions avaient achoppé sur
le fait que la plupart des pays participants voulaient imposer une structure
internationale au-dessus de l’Icann.
Ce n’est certes pas suffisant, mais cet accord constitue un pas décisif sur
l’avenir de la toile, surtout pour les pays en développement qui sont les
premiers concernés aujourd’hui par la toile.