«Personne
n’est venu à Tunis à cette conférence avec l’idée de reprendre le rôle de l’Icann».
La réponse du Secrétaire général de l’ONU, M. Kofi Annan, à une question
posée par un confrère lors de la conférence de presse tenue le mercredi 16
novembre 2005 à 15 heures au Palexpo du Kram, est sans appel, sommes-nous
tentés d’écrire.
Pour ceux qui doutaient un instant que la question de la gouvernance
d’Internet allait être solutionnée à Tunis en auront pour leur frais ! Les
Etats-Unis n’ont pas changé vraiment de position et ne changeront
vraisemblablement pas de si tôt. D’ailleurs, ceci a été clairement indiqué
dans les deux conférences organisées par l’ambassadeur représentant du
gouvernement américain, David Gross, les mardi 15 et mercredi 16 novembre.
Il faut dire que (propos de Kofi Annan) tout le monde est d’accord pour dire
que l’Internet doit être géré de façon professionnelle et efficace et qu’il
demeure un outil d’une importance primordiale pour les gouvernements. «Que
penserez-vous si un autre pays que les Etats-Unis, l’Allemagne par exemple,
s’occupait de la gouvernance d’Internet ? Est-ce que les Etats-Unis vont
dire que ceci est superflu ?», a ainsi déclaré le Secrétaire général de
l’ONU lors de la conférence de presse à laquelle assistaient un grand nombre
de journalistes tunisiens et étrangers.
Une autre indication aussi claire que la première que les Etats-Unis vont
encore garder pour un temps la direction de l’Internet.
Au niveau officiel, il a été convenu de créer un forum pour se pencher sur
les spams et les moyens de combler le fossé numérique entre les pays riches
et pauvres. Ce forum n’aura cependant aucun pouvoir pour forcer les
Américains à partager la gestion des DNS (noms de domaine Internet). L’Union
européenne a déclaré pour sa part dans un communiqué que l’accord mènerait
“à terme à une internationalisation de la gouvernance d’Internet, ainsi qu’à
une amélioration de la coopération entre gouvernements”.