SMSI : La plénière

Par : Autres
 

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marchefinancier1.jpgAprès
les interventions du Président Zine El Abidine Ben Ali, du secrétaire
général de l’ONU et du Président de la Suisse (voir nos articles) ; la
première séance plénière a débuté par l’intervention du Président de la
Croatie, S.E. Stjepan Mesic, qui a souligné les dangers que peut receler la
société de l’information en ce qui concerne la sphère privée et la
circulation d’informations dépourvues de fiabilité. Il a ajouté que les
gouvernements se doivent de concilier liberté d’information et tentation
d’exercer un droit de regard total pour protéger leurs citoyens de risques
potentiels, comme le terrorisme.

Les intervenants suivants ont souligné le rôle essentiel des TIC dans la
promotion du développement et l’éradication de la pauvreté. “Le savoir est
le produit le plus important et le plus cher du marché” a dit le Premier
Ministre de l’Angola, S.E. Fernando Dias Dos Santos. Mettre l’information à
la portée de tous les peuples de la Terre suppose de réduire la fracture
numérique, ce qui doit passer notamment par la coopération internationale et
l’établissement de partenariats entre le public et le secteur privé. A cet
égard le Premier Ministre du Mozambique, Mme Luisa Dias Diogo, a fait valoir
que supprimer pour toujours la fracture numérique suppose “une volonté
politique, une direction avisée et un objectif commun.” Le Président de la
Guinée équatoriale, M. Obiang Mbasogo, a pour sa part insisté sur le fait
que “les objectifs de développement ne sauraient être réalisés tant que la
fossé numérique n’aura pas été comblé.”

Les intervenants ont évoqué par ailleurs les questions de la gouvernance de
l’Internet et de la mise en oeuvre du Plan d’action du SMSI. Mr. Thabo Mbeki,
Président de la République sud africaine, a souligné la nécessité de mettre
sur pied un système pour la gouvernance de l’Internet qui soit légitime,
transparent et contrôlable.

“Nous sommes réunis ici en Tunisie pour trouver des solutions en vue de
l’édification de la société de l’information et des savoirs, qui est notre
objectif commun” a déclaré Mahmoud Abbas, Président de la Palestine,
ajoutant que l’Autorité palestinienne accorde une grande attention aux TIC
et à leur environnement en raison du rôle fondamental qu’elles jouent pour
le développement, témoins les partenariats privé-public dont elle encourage
l’établissement, l’autorité de régulation qu’elle a créée, plusieurs projets
de TIC qu’elle a lancés et aussi le premier technopôle à voir le jour en
Palestine. Mr. Abbas a regretté les difficiles conditions sous l’occupation
israélienne et condamné l’acte “criminel perpétré à Amman, de même que tous
les actes analogues commis où que ce soit sur Terre.”

(…)

Les deux
questions les plus importantes à résoudre dans l’édification de la société
de l’information sont, aux dires du Vice-Président du Botswana, Seretse
Khama Ian Khama, le renforcement des capacités et l’infrastructure; en effet
les pays en développement manquent de spécialistes et n’ont pas
d’infrastructure des TIC, notamment pour connecter leurs zones rurales. En
écho, le Président du Congo, Denis Sassou-Nguesso, a déclaré que l’existence
de la fracture numérique démontre combien les mécanismes classiques du
financement du développement sont devenus obsolètes. “Nul ne devrait être
laissé sur le bas côté de l’autoroute mondial de l’information et de la
communication” a-t-il insisté en conclusion. Pour sa part le Président de la
République centrafricaine, François Bozize Yangouvonda, a relevé l’écart
criant entre les engagements pris par les gouvernements au Sommet mondial de
l’ONU en 2000 et l’absence de suivi.

Les conséquences de la fracture numérique ne sont “pas propices à
l’instauration d’un monde harmonieux et pacifique,” a fait valoir le
Président du Nigeria, Olusegun Obasanjo, qui a annoncé par ailleurs que son
pays a été retenu pour être le siège du Bureau régional africain du Fonds de
solidarité numérique, basé à Genève, une retombée de la première phase du
SMSI.

Parlant au nom de l’Union européenne, le Ministre de l’Industrie et des
Régions du Royaume-Uni, Alun Michael, a mentionné la cyber-initiative du
NEPAD de lutte contre la pauvreté et d’autres projets de TIC comme autant
d’exemples montrant “les résultats qui peuvent être obtenus quand Etats,
institutions internationales et secteur privé décident de travailler
ensemble,” et souhaité que soient prises des mesures pragmatiques et sur le
long terme pour attirer les investissements et favoriser le développement
des TIC. Le Ministre pour les technologies de l’information et de la
communication de l’Inde, Dayanidhi Maran, a déclaré que les TIC ont été
utilisées “plus souvent pour les privilégiés que pour ceux qui en avaient
vraiment besoin” et ajouté que l’Inde serait heureuse de partager ses
connaissances et son expertise en TIC “avec tous ceux qui le souhaitent”.

S’adressant à l’assemblée, le Président du Conseil d’Administration de
VIVENDI Universal, dont la société a réussi à mettre les TIC au service de
la diversité culturelle à travers la création musicale en tant que « source
dynamique de progrès économique et de pluralisme culturel ». Le représentant
de l’Espagne a estimé que la réduction de la fracture numérique permettra de
réaliser les objectifs de développement du Millénaire et a annoncé la mise
place d’un Plan de dynamisation de la société de l’Information destiné à
améliorer la qualité de vie des citoyens.

Le représentant de l’Ukraine a indiqué que son pays a introduit
l’informatique dans les programmes d’éducation, développé la télémédecine et
procédé à la numérisation des archives nationales. La préservation et la
conservation du patrimoine culturel national grâce à l’utilisation des TIC a
également été mentionnée par le représentant de la Hongrie qui a par
ailleurs annoncé que son pays est disposé à accueillir le prochain Forum
Internet.

Le Ministre de la Culture et représentant du Brésil a défendu le concept de
multilatéralisme comme « consécration d’une société de l’information
solidaire axée sur les personnes » et affirmé que la « révolution numérique
doit devenir le droit de tous et non de quelques uns ».

La réduction de la fracture numérique est une priorité fondamentale, a
souligné la représentante de la Finlande qui a fait valoir « que sans
liberté d’expression, d’information claires, complètes et réelles, les TIC
peuvent devenir un outil de répression .» Pour le Ministre de l’Innovation
et des technologies de l’Italie, la gouvernance de l’Internet doit reposer
sur les piliers que sont le multilatéralisme, les parties prenantes, le
processus démocratique, la transparence et la coopération du secteur privé.

Le représentant de la Grèce a estimé que les TIC constituent une « force
sociale et économique dynamique » et annoncé que son pays est disposé à
accueillir le premier Forum sur la gouvernance de l’Internet. Pour le
Mexique, la nécessité d’assurer l’accès à l’Internet à l’ensemble de la
population demeure une priorité fondamentale et ce défi a été en partie
relevé puisque 60% de la population mexicaine est connectée grâce à la mise
place de « Centres communautaires ».

Travailler avec les pays les plus pauvres et appréhender les TIC comme
outils de développement et de coopération en vue de réduire la pauvreté
restent les principales préoccupations de l’Irlande. La lutte contre la
cybercriminalité, et notamment les spam, la pédophilie et le piratage ont
été par ailleurs très largement mentionnés par différents orateurs.

 


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R.B.H.