Tunisie – Algérie : Quand le privé prend le relais des Etats dans l’économie

Par : Autres
 

___________________________________

Par
Moncef
MAHROUG

 

exportation2.jpgLes
relations économiques tuniso-algériennes connaissent actuellement une montée
en puissance –lente mais sûre- et connaissent, en même temps, une profonde
mutation. En effet, finie l’ère du «tout public», où les relations
économiques se limitaient, presque, à ce que les deux Etats faisaient dans
ce domaine. Signe des temps, ont déjà été liquidés (Banque de Coopération du
Maghreb Arabe) ou cédés au privé (la Société Maghrébine de Fabrication de
Moteurs Thermiques –Sakmo-, rachetée par le groupe tunisien Ghali, et la
Société Tuniso-Algérienne de Ciment Blanc –Sotacib-, récemment reprise par
le groupe espagnol Prasa). En même temps, les entrepreneurs privés tunisiens
et algériens deviennent de plus en plus actifs en matière d’investissements.
Certes, pour des raisons historiques –le secteur privé a vu le jour et s’est
développé d’abord en Tunisie-, on voit plus d’opérateurs tunisiens
s’installer en Algérie –une trentaine à ce jour-, que l’inverse. Mais la
dynamique est déclenchée qui aboutira tôt ou tard.

La percée tunisienne en Algérie a commencé au début des années 90, à la
faveur de la guerre civile. En raison de l’insécurité qui régnait alors dans
ce pays, plusieurs multinationales ont confié l’exécution de leurs marchés à
des entreprises tunisiennes. C’est par ce biais qu’une entreprise comme
Tunisie Micro Informatique (T.M.I.) a pu prendre pied chez notre voisin de
l’Ouest. T.M.I. y assure, depuis, installations de systèmes informatiques et
formation pour le compte d’importants clients publics.

Aujourd’hui, de nombreuses entreprises lui ont emboîté le pas et sont même
allés plus loin en ouvrant des filiales –ce que T.M.I. n’a pas encore fait
mais n’exclut pas de faire à l’avenir. Parmi les entreprises déjà présentes
en Algérie ou en train de s’y installer figurent Discovery (services
informatiques, groupe Bouricha), Sotubi (biscuits, groupe Mabrouk) qui a
commencé par exporter ses produits en Algérie et va bientôt y créer une
joint-venture avec Danone, Sony, (téléviseurs, groupe Mzabi), les groupes
Bayahi et Mohamed Loukil (équipements de téléphonie mobile), le groupe Tanit
(vente, installation et maintenance d’ascenseurs), GAN (menuiserie, matériel
avicole, mobilier de bureau, et équipements de froid, groupe Poulina) et le
groupe Mohsen Hachicha (climatiseurs Haier).

Au total, on compte aujourd’hui une trentaine d’entreprises tunisiennes en
Algérie parmi lesquelles des prestataires de services aux entreprises
(études marketing, communication, production audiovisuelle, réseaux de
distribution).

D’autres ont déjà pris la décision d’investir en Algérie –c’est le cas de
Tunisie Leasing- ou y pensent sérieusement, comme le groupe Horchani.