Trois
premières à la fois, comme l’indique un communiqué de la Banque africaine de
développement à l’initiative de laquelle tous les ministres africains des
Finances sont en conclave dans la banlieue de Tunis pour deux jours, les 22
et 23 novembre 2005 :
– c’est la première fois que la BAD réunit l’ensemble des ministres des
Finances de ses pays membres régionaux en dehors du cadre traditionnel des
assemblées annuelles du Groupe de la Bad ;
– c’est
également la première fois que les ministres africains se réunissent pour
tenter d’adopter une position commune par rapport aux initiatives en faveur
de l’Afrique prises par la communauté internationale ;
– c’est
également la première fois que les ministres africains se réunissent pour
faire l’analyse des entraves au développement de l’Afrique.
Avec un objectif clair : passer en revue les grands défis économiques qui se
posent à l’Afrique. Et Dieu sait combien ces défis sont nombreux.
L’initiative est sans conteste louable, mais n’oublions pas que l’Afrique
souffre d’une tare indélébile. Car, dans combien de pays africain le
ministre en charge des Finances a réellement un pouvoir de décision, où la
Banque centrale est indépendante,… ? Enfin, passons !
Concernant cette rencontre de Tunis, qui sait, étant elle-même une première,
elle pourrait déboucher sur des résultats tangibles. En tout cas, l’ordre du
jour est ambitieux, notamment les discussions sur la mise en œuvre de
l’annulation de la dette multilatérale des pays africains proposée par les
pays du G8 et sur les problèmes relatifs à la gestion de la dette à long
terme, ainsi que sur la création récente du Consortium pour l’infrastructure
en Afrique, dont le secrétariat sera abrité par la Banque africaine de
développement.
On indique également du côté de la BAD que le cycle de Doha –dont une
réunion de l’OMC est prévue du 13 au 18 décembre 2005 à Hongkong-
constituera un des axes majeurs de cette rencontre.
Justement, puisqu’on parle de commerce, il serait intéressant de savoir
quelle est la stratégie africaine –s’il y en a une- face aux autres zones
économiques lors de la prochaine réunion de l’OMC, et surtout comment les
Africains comptent-ils aplanir les entraves au développement à l’échelle
panafricaine. Y a-t-il suffisamment de volonté politique à même de booster
les échanges économiques et commerciaux intra-africains, grâce notamment à
la mise en place du NEPAD (Nouveau partenariat pour le développement de
l’Afrique) et l’implication plus prononcée et plus soutenue, aujourd’hui, de
la BAD dans la gestion des finances en Afrique ?
Voilà messieurs et mesdames les ministres des Finances africains les
questions et bien d’autres auxquelles vous aurez, probablement, à apporter des réponses à
la fois concrètes et adéquates si vous désirez participer à sortir le
continent de ses difficultés.
Aujourd’hui vous avez un allié de taille et par-dessus tout décidé à vous
épauler pour relever ce challenge : la Banque africaine de développement
qui, nous le ressentons, veut consacrer et dédier toute son énergie et son
expertise à l’Afrique.
Trois
