A travers
l’exposition organisée à l’occasion du Sommet mondial sur la société de l’information,
la nouvelle division internationale du travail apparaît clairement,
ainsi que la nouvelle richesse des nations, avec des tendances mais
également des modèles en matière des nouvelles technologies de l’information
et de la communication ‘’NTIC’’.
Primo, il y a le modèle du Nord, composé essentiellement des pays de l’OCDE
–auxquels s’ajoute quelques entreprises chinoises- qui ont exposé des
produits hautement capitalistiques, et donc grands consommateurs de capitaux
en infrastructures, télécoms, et autres satellites, etc. Ils sont
représentés par des multinationales, telles que Nokia, Microsoft, Ericsson,
Alcatel, Vivendi Universal, Sun, Samsung… Sans oublier la Chine en tant
qu’acteur majeur.
En outre, ces produits nécessitent un niveau hautement technologique et
beaucoup de Recherche & Développement, comme la conception de puces
électroniques, de cartes mères, de logiciels de base.
Secundo, le modèle des ‘’nouveaux’’ dragons qui s’appuient sur une grande
population maîtrisant les technologies de l’information -composés
essentiellement des pays anglophones- et qui ont des coûts de production
très bas. C’est le cas notamment de l’Inde, de la Malaisie, de l’Egypte, du
Pakistan, mais aussi de la Chine.
Tertio, certains pays émergents sont en train de se transformer en
‘’petits’’ dragons qui se caractérisent par une économie ouverte, un bon
niveau de formation en TIC ainsi que des encouragements/soutiens publics à
l’exportation. La Tunisie fait partie de cette catégorie de pays, à côté de
la Jordanie, de la Thaïlande, de l’Afrique du Sud et du Sénégal.
Quarto, les pays ayant un bilan déficitaire et, par conséquent, simples
consommateurs de technologies, manquants de compétences en matière de
technologies de l’information et de la communication, de moyens financiers,
et donc ayant du mal à s’accrocher à la locomotive de la société de
l’information.
En somme, c’est un nouveau visage de la nouvelle répartition du travail,
d’où l’intérêt des débats du SMSI. Avec un important potentiel en matière de formation en TIC, la Tunisie se
positionne déjà comme un acteur majeur de la future société de
l’information, qu’on le veuille ou non, et devrait pouvoir s’imposer…
Toutefois, le secteur TIC tunisien est un secteur naissant, de ce fait,
fragile, dont le développement dépend en grande partie des moyens financiers
qui ne peuvent venir que des pouvoirs publics. D’ailleurs et à notre avis, le
secteur des TIC, à l’instar d’autres secteurs, devrait être élevé au rang de
priorité nationale, tant son développement peut entraîner celui des autres
activités économiques (industries, textile, agriculture, transport,
tourisme, commerce…).
En tout cas, ce grand rendez-vous mondial de Tunis a montré que les TIC sont
devenues plus que jamais une passerelle incontournable pour le développement
économique et social des différents pays. Et par voie de conséquence, il est
impératif de leur consacrer les moyens nécessaires afin que les TIC puissent
jouer le rôle de locomotive de l’ensemble des secteurs économiques.