Tout le
monde a remarqué au SMSI un Américain bien en chair qui doit être depuis
longtemps en conflit avec son coiffeur et qui se baladait avec un badge couvert
d’une feuille d’alu. Il tranchait avec les centaines de gens bien coiffés,
bien habillés, cravatés jusqu’au cou qui traversaient l’air affairé
l’immense hall du SMSI, lui, il déroutait les gens du contrôle, il était
avec sa chemise fleurie, le parfait exemple de l’étudiant qui ne termine
jamais ses études, dont beaucoup traînaillaient dans les couloirs du MIT ou
de la Silicon Valley. Loin de tout ça, ce garçon d’un QI très élevé était
l’apôtre des logiciels libres, il venait semer à tout vent des logiciels qui
faciliteraient la vie et téléchargeables gratuitement, ce qui n’était pas pour
plaire à tout le monde.
Je pense que, aussi, il voulait montrer que dans le badge, il y avait une
puce qui permettait évidement le contrôle –oh combien nécessaire– et aussi
permettait de localiser son porteur là où il allait; il semble qu’elle n’ait
servi que pour le contrôle.
Mais imaginez que cette pratique de la puce identificatrice soit généralisée
ainsi avec un système GPS, une web cam et une puce, finies les infidélités
conjugales, finies les escapades et tout le monde est ainsi numéroté, classé
et défini et a un pedigree comme disait l’autre ….
On pourrait pousser le vice jusqu’à y joindre des systèmes de mesure de
tension de rythme cardiaque et tutti quanti, et cela servira aussi à
prévenir la santé du porteur, etc.
Mais qui dit que ces systèmes n’existent pas et qu’à l’heure où j’écris ce
papier il n’y ait pas un œil situé quelque part qui lise mon papier, s’il
pouvait corriger mes “fôotes” tant mieux !
Mais l’existence de gens comme ce jeune américain me rassure, il y aura
toujours des gens qui créeront des choses pour que la liberté soit toujours
sauvegardée et que toutes les clôtures et les murs soient toujours
franchissables, et comme disait Camus, quand un gardien regarde son
prisonnier à travers les barreaux, le prisonnier aussi le voit à travers ces
mêmes barreaux, or le prisonnier, lui, a le temps de lire et lire c’est
l’essence de la vie.
Tout le
