La
dernière réunion de M. Taoufik Baccar, gouverneur de la Banque centrale,
avec les premiers responsables des banques vient d’enfanter une instance
longtemps souhaitée par tous ceux qui s’intéressent à l’assainissement et à
la modernisation du système bancaire tunisien. Enfin, on va vraiment mettre
les points sur les ‘’i’’ !
Ce ne sont pas uniquement les crédits douteux qui font tiquer les
observateurs du système bancaire tunisien car cette plaie est loin d’être le
seul apanage de la Tunisie. Citez-nous un seul pays où les recouvrements ne
génèrent vraiment aucun froncement de sourcils.
Par contre, ce qui prête vraiment au malaise c’est le manque presque
généralisé de créativité et l’impression que nos banquiers ne réagissent pas
aux changements internationaux dans ce domaine. Car, alors que partout dans
le monde, les banques ne cessent de multiplier les efforts d’anticipation de
cette chose de plus en plus réelle qu’est la mondialisation de la finance,
chez nous on semble encore garder les vieux réflexes. Il ne fait plus de
doute dans les esprits que le capital, devenu anonyme et vagabond, nécessite
une nouvelle mentalité plus réactive, plus soucieuse de ce qui se passe à
l’autre bout de la planète et plus encline à la stricte observance des
standards.
Dans la prose de la dernière réunion du gouverneur avec les banquiers, on
redit cela de manière plus châtiée : ‘’Elever la qualité des services
bancaires, renforcer les assises financières des établissements de crédit,
consolidation des pratiques de la bonne gouvernance.’’
Cela a été dit et redit. Alors, qu’est-ce qui a changé ? Simplement le fait
qu’au terme de la réunion, il a été décidé de créer un Comité de pilotage
formé de représentants des autorités de tutelle et du secteur bancaire pour
(écoutez bien !) GARANTIR LA BONNE EXECUTION DES DECISIONS ADOPTEES POUR
ATTEINDRE A L’HORIZON 2009 L’OBJECTIF ANNONCE D’UN SYSTEME BANCAIRE MODERNE.
Enfin, on prend le taureau par les cornes.
La
