Les chefs
d’entreprise tunisiens ont certainement noté que le Sommet de Barcelone, dix
années après la création du processus euro-méditerranéen, n’a donné que de
bien maigres fruits cristallisés en ce Fonds d’investissement pour le
Maghreb dont le capital ne dépasse pas les 45 millions de dollars. Le prix
d’un hôtel, en somme !
Pourtant, nous sommes convaincus qu’il faut continuer à croire au
partenariat euro-méditerranéen. Et plutôt deux fois qu’une, et de cette foi
que l’on dit capable de soulever les montagnes.
Une foi dont nos entreprises ont absolument besoin pour réussir la
transition nécessaire et difficile vers un schéma évolué où elles obéiraient
aux standards incontournables pour la survie dans le 21ème siècle. Toutes
les opportunités sont bonnes à prendre, tous les outils doivent être
examinés sous toutes les coutures pour vérifier si l’on peut y glaner
quelques facilités, toutes les lignes de crédit méritent notre attention
totale, toutes les aides, les soutiens, les conseils… ne doivent pas nous
laisser de marbre.
Nous sommes dans une logique où il est impossible de rêver aux grandes
rivières sans s’investir dans la collection infatigable des petits
ruisseaux. Et ce nouveau Fonds d’investissement pour le Maghreb doit avoir
tous les égards, même si les 45 millions de dollars (qui pourraient être
portés à 100 millions) sont tellement éloignés des milliards nécessaires à
rattraper les trains qui roulent déjà à vive allure.
Les spécialistes appelleraient cela ‘’la faculté d’absorption’’. Appliquée
aux politiques de financement communautaires à l’égard des pays tiers,
celle-ci impose la constatation de projets ficelés dans les règles de l’art
avant de débourser un centime. Qu’à cela ne tienne ! Va pour ‘’la faculté
d’absorption’’. Nos chefs d’entreprise devraient en prendre note et
commencer à s’organiser pour glaner ce que l’on peut de cette nouvelle
(petite) opportunité.