Un
partenariat groupant des intervenants techniques, scientifiques et
professionnels pour la maîtrise du conditionnement de l’huile d’olive
tunisienne est lancé.
Objectif:
amélioration de la compétitivité et un meilleur positionnement sur les
marchés à l’export.
Un projet
de recherche groupant Paktec, L’Ecole Supérieure des Industries Alimentaires
de Tunis -ESIAT- , L’Institut National des Sciences Appliquées et de
Technologie -INSAT- et quatre partenaires industriels appartenant aux
secteurs de l’emballage et de l’agroalimentaire, Huilerie Ben Yedder,
Agrimed, Siem et Cogitel, est mis au point pour déterminer le mode
d’emballage le plus approprié devant préserver la qualité nutritionnelle,
organoleptique et hygiénique de l’huile d’olive. Le problème de la migration
des substances étrangères dans l’huile d’olive est particulièrement pris en
compte dans le souci de préserver la santé du consommateur. L’étude va
s’intéresser au comportement de l’huile d’olive par rapport à quatre
matériaux différents: le verre, le métal, la céramique et le plastique.
L’approche préconisée consiste à procéder à une étude comparative entre ces
différents types de matériaux ainsi que les modes de conditionnement de
l’huile d’olive pour déterminer le taux de migration de substances
étrangères et aussi la stabilité du produit. L’objectif étant d’établir un
classement des matériaux en question et de proposer des solutions à certains
problèmes afin, précisément, d’améliorer le conditionnement de cette denrée
stratégique et favoriser sa commercialisation aux niveaux national et
surtout international. L’implication des industriels en amont de cette
recherche a pour finalité de fournir des orientations fondées à l’ensemble
des promoteurs de l’emballage et aux conditionneurs de l’huile d’olive sur
le choix optimal du couple emballage/aliment. Les initiatives de ce genre
destinées à mettre sur pied des projets de partenariat réunissant
l’entreprise et les structures professionnelles et de recherche pour
apporter des solutions pratiques à des problèmes de fabrication et de
commercialisation de produits constituent une mutation prometteuse et
heureuse. Cette collaboration apportera à la fois un soutien financier
fourni par le milieu industriel et aussi une incitation pour diriger la
recherche vers la résolution de problèmes réels rencontrés par les
professionnels.
L’approche préconisée consiste à procéder à une étude comparative
entre ces différents types de matériaux ainsi que les modes de
conditionnement de l’huile d’olive
La législation et la pratique relatives au conditionnement et à la
conservation
Rappelons
que la production importante de l’huile d’olive fait de la Tunisie l’un des
leaders mondiaux dans ce secteur. Cependant l’essentiel des ventes de
l’huile d’olive se fait en vrac : 85% contre 15% d’huile conditionnée
destinée à l’exportation. Ces chiffres indiquent les efforts à fournir en
termes de création, de diversification et d’innovations en matière de
conditionnement. Il est à noter que pendant la conservation de l’huile
d’olive, les acides gras subissent une lente et continuelle détérioration
due surtout aux phénomènes d’oxydation qui altèrent sa qualité
organoleptique. L’enjeu du stockage de l’huile consiste ainsi à la préserver
contre ces phénomènes qui entraînent la modification de son odeur et de ses
saveurs. Cependant, l’huile d’olive contient des antioxydants naturels qui,
en plus de leurs effets bénéfiques sur la santé participent à la
conservation de sa qualité. Or ces agents sont connus pour leur interaction
avec les métaux lourds. D’où la nécessite d’étudier la migration des métaux
lourds à partir de l’emballage vers l’huile d’olive.
Qu’en est
il actuellement de la législation en vigueur et des pratiques de
distribution et de conservation concernant l’huile d’olive ?
La norme
tunisienne permet l’usage du vers et du métal dans l’emballage de l’huile
d’olive. Elle interdit cependant son conditionnement dans l’emballage
plastique. Le problème de compatibilité entre les emballages plastique et
les aliments se pose à cause de la migration de composants de plastique vers
ces aliments. Cependant la pratique contredit parfois ces dispositifs.
Certains
points de vente conditionnent et vendent, en effet, l’huile d’olive dans des
bidons en plastique. La production d’huile d’olive destinée au marché local
est également vendue par les huileries en vrac pour l’essentiel dans des
bidons en plastique. Cette même huile est dans la majorité des cas conservée
par les ménages dans ces mêmes bidons pour une longue période. ce
problème est d’autant plus préoccupant que l’usage domestique des emballages
en plastique n’est en aucun cas contrôlé.
Certains
consommateurs conservent l’huile d’olive, selon des habitudes ancestrales,
dans des jarres en terre cuite. L’effet de cette méthode de conservation sur
la qualité de l’huile d’olive est encore mal étudié.
Le projet de l’étude en question recommande ainsi de mener des travaux de
recherche en fonction des pratiques tunisiennes de commercialisation et
d’utilisation locales ou à l’export. Aussi une évaluation du risque auquel
est exposé le consommateur tunisien de l’huile d’olive conditionnée dans des
emballages en plastique doit elle être établie.
La problématique globale demeure cependant l’étude de l’adéquation des
différents types d’emballages avec l’huile d’olive. Les équipements dont
dispose Packtec permettront la réalisation d’essais portant sur les
phénomènes de migration.
Certaines hypothèses de travail sont déjà définies. L’emballage du verre
sera considéré comme matériau témoin en matière de migration par rapport aux
autres types d’emballages. Des emballages métalliques fournis par des
industriels partenaires du projet et d’autres prélevés sur le marché seront
étudiés. Pour ce qui est des emballages en terre cuite, leurs natures et
leurs formes seront étudiées afin d’identifier le récipient convenable à la
conservation de l’huile d’olive. Une autre perspective serait tenue en ligne
de compte : il s’agirait de mettre en évidence les possibilités de
conditionner l’huile d’olive vendue en vrac dans des récipients à grands
volumes : 10 litres et plus, en pensant à y intégrer un robinet ce qui a
pour effet de faciliter leur utilisation par les consommateurs qui seraient
amenés, du coup, à délaisser les bidons en plastique.
L’approche et les objectifs
L’étude
cherchera à procéder à une comparaison entre les trois types d’emballages
les plus courants, le verre, le métal et le plastique aux niveaux de la
migration et de la conservation de la qualité de l’huile d’olive. Elle
s’attachera aussi à concevoir un nouvel emballage en terre cuite respectant
les normes et ayant des caractéristiques attractives pour les consommateurs.
L’effet des différents emballages sur la qualité de l’huile d’olive et sa
salubrité seront menés par rapport aux paramètres suivants:
–
Evolution de la qualité et de la stabilité de l’huile d’olive au cours de sa
conservation par le suivi de l’acidité, les indices d’acide, d’iode, de
saponification, de peroxyde
– Etude
de la migration spécifique et globale des monomères et des additifs dans
l’huile d’olive emballée dans des récipients plastiques.
– Etude
de la migration des composants de vernis utilisés comme revêtements des
récipients métalliques.
– Etude de la migration des métaux lourds dans le produit emballé en verre.
– Etude
de la perméabilité aux gaz de chaque type de matériau.
Il s’agit en somme d’une approche d’autant plus profitable qu’il s’agit de
produits stratégiques pour l’économie du pays comme c’est le cas pour
l’huile d’olive. L’orientation de cette recherche regroupant trois types de
partenaires complémentaires est aussi prometteuse grâce à la contribution de
certaines entreprises dynamiques dans le secteur de l’emballage, de l’ESIAT,
de l’INSAT et de Packtec, des institutions de recherche et d’appui connues
pour leur expérience et pour leur réelle implication dans les secteurs
professionnels et de la recherche.
Pour les partenaires industriels du projet, les retombées sont globales et
spécifiques. Il s’agira pour eux de se conformer aux réglementations
nationales et internationales et de caractériser leurs différents
équipements pour utiliser des emballages appropriés. L’amélioration du
conditionnement de leurs produits pour la préservation de la santé des
consommateurs constitue, pour eux, la meilleure retombée.
Retombées scientifiques et techniques attendues
Le projet
de recherche sur la meilleure adéquation entre l’emballage et l’huile
d’olive peut avoir des retombées scientifiques et techniques induites telles
que:
– Le développement de conditions d’essais plus sévères que celles établies
par les pays européens puisqu’elles tiendront compte de caractéristiques
climatiques propres à notre environnement.
– La définition du comportement des principaux constituants des matériaux
d’emballages après transformation. Ce volet n’est pas encore développé à
l’échelle internationale.
– L’élargissement et l’approfondissement des connaissances scientifiques
dans le domaine de la migration des composants de l’emballage dans les
produits alimentaires préemballés ainsi que la mise au point des méthodes
d’analyse et d’évaluation des taux de migration globale et spécifique. La
contribution à la définition des bases scientifiques à utiliser dans
l’établissement des normes et des réglementations tunisiennes en matière de
migration des substances étrangères dans les aliments préemballés. La
contribution dans l’établissement d’une base de données servant à orienter
le choix optimal des couples aliment/ emballage
Retombées industrielles et économiques
Les
principales retombées industrielles et économiques attendues sont:
– L’établissement d’une liste positive pour les matériaux approuvés pour le
conditionnement de l’huile d’olive et d’un classement des matériaux :
fortement recommandé, recommandé, interdit …dans les conditions
tunisiennes. La proposition de norme tunisienne pour l’emballage de l’huile
d’olive et la révision des réglementations et normes actuelles.
La sensibilisation des industriels à ces problèmes de migration.
– L’amélioration de la compétitivité des produits alimentaires tunisiens et
de la commercialisation de l’huile d’olive, le premier produit pourvoyeur de
devises en Tunisie