Offshoring : Positionnement de la Tunisie par rapport à l’Inde

Par : Autres
 

Offshoring

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coopération entre les deux rives de la Méditerranée et le co-développement,
constituait l’un des panels du secteur des technologies de l’information et
de la communication ‘’TIC’’, et ce dans le cadre des Journées de
l’entreprise 2005 qui se sont déroulées à Sousse le week-end dernier ; un
panel présidé par M. Dominique Strauss-Kahn, ancien ministre français de
l’Economie et des Finances.

On a, également, suivi l’excellente introduction de M. Eric Hayet, président
du Conseil de STERIA –(une SSII française), cette intervention mérite qu’on
s’y attarde, pour l’intérêt de l’analyse, mais surtout parce qu’elle jette
la lumière sur le décalage entre la Tunisie et l’Inde en matière de
développement des NTIC.

Primo, il explique les raisons qui poussent les SSII à aller en Inde.
Contrairement aux idées reçues, ce ne sont pas les prix bas ; mais trois
autres motifs essentiels qui font de l’Inde un centre international de
sous-traitance des TIC : ancienneté, qualité et volume.

Concernant l’ancienneté, Eric Hayet a souligné que les pôles technologiques
indiens, tel que Bangalore, existent depuis 25 ans et offrent à la fois un
lieu, une structure et une infrastructure adaptés à la sous-traitance.

En outre, l’Inde regorge d’ingénieurs en TIC hautement qualifiés, alliant
rigueur et qualité de travail. Par exemple, trouver 5.000 développeurs Java
en une semaine est la chose la plus aisée dans le pays de Gandhi.
D’ailleurs, pour illustrer ses dires, Eric Hayet cite une SSII européenne
qui avait lancé un avis de recrutement et qui aurait reçu, en l’espace d’une
semaine, un million de CV.

Quant au facteur volume, il faut savoir que la sous-traitance est une
industrie de masse, c’est-à-dire qui nécessite d’importants volumes, de gros
moyens et des milliers de compétences.

En clair, si l’on ne considérait que ses trois atouts, le match Tunisie-Inde
dans le domaine des TIC se solderait par une victoire sans appel de l’Inde,
car il est évident que la Tunisie ne peut, aujourd’hui, aligner ces
avantages.

Les carences du site Inde

Bien que la sous-traitance dans un pays comme l’Inde présente des avantages
certains, il n’empêche aussi qu’on y rencontre des problèmes parfois
insurmontables, dont :

– un prix de revient de plus en plus élevé du fait que les ingénieurs
indiens de plus en plus demandés, et deviennent donc ‘’chers’’ (1.600 euros
pour un ingénieur débutant..) ;


L’inconvénient d’un turn-over très important dû à la dynamique du marché et
à la mobilité de plus en plus importante des compétences ;

– la
distance peut, également, poser des problèmes en cas d’intervention sur
site.

Qu’en est-il de la Tunisie …

En ce qui concerne les TIC en Tunisie, Mr HAYET releve trois problèmes ou
insuffisances qu’il serait urgent de dépasser :

– une insuffisance d’image : « la Tunisie, pays ami, pays des jasmins, du
tourisme, du textile… est certes bien connue, mais pas ou peu pour un pays
actif dans les domaines des technologies de l’information et de la
communication. D’où la nécessité de travailler davantage ce côté; un travail
qui incombe en premier à la FIPA ;

– faible
ou peu d’externalisations en Tunisie : pour pouvoir attirer les
investisseurs et autres donneurs d’ordres, il est nécessaire de présenter
des success stories d’externalisation propres à la Tunisie, ce qui est loin
d’être le cas aujourd’hui. En clair, il faut avoir son propre marché et
multiplier les expériences réussies ;

– les
relais de vente : sur ce point, M. Hayet insiste sur l’approche de vente en
Europe en préconisant de développer le réseautage, de s’appuyer sur les
relais, sur les structures patronales ou professionnelles (chambres de
commerce, chambres syndicales). Ces derniers pourraient, par exemple, être
invités au prochain salon ‘’Outsourcing 2006’’ qui aura lieu en mars
prochain.

Il faut noter que lesprofessionnels du secteur TIC ont largement apprécié
l’initiative de l’IACE dans la concrétisation de cette approche.

 

 


T.B.