Récusant
le concept d’intégration –car il sous-entend que «nous ne sommes pas
considérés comme Français»- Hakim El Karoui lui préfère celui d’ «égalité
des chances» pour laquelle bataille son «Cercle du XXIème siècle».
Après Elyès Jouini, «atugéen» installé en France où il officie comme
enseignant et vice-président de l’Université Paris IX, l’Association des
Tunisiens des Grandes Ecoles (A.T.U.G.E.) a proposé au menu de sa rencontre
mensuelle, organisé mardi 13 décembre, un autre Tunisien, peut-être moins
connu –pour l’instant du moins- que Elyès Jouini, mais probablement beaucoup
plus intégré dans la vie publique française. Il s’agit en l’occurrence de
Hakim El Karoui, un normalien agrégé de géographie et un Franco-tunisien né
il y a trente-trois ans, d’un père tunisien et d’une mère française –tous
deux universitaires.
Membre du cabinet de l’ancien Premier ministre Jean-Pierre Raffarin, dont il
était l’une des plumes, Hakim El Karoui est aujourd’hui conseiller technique
chargé des «études et prospectives» auprès de Thierry Breton, ministre de
l’Economie, des Finances et de l’Industrie.
Neveu de M. Hamed Karoui, ancien Premier ministre et vice-président du
Rassemblement Constitutionnel Démocratique (R.C.D.) et Ahmed Ben Salah,
l’ancien ministre de l’Economie et des Finances de Bourguiba, Hakim El
Karoui a commencé à réfléchir sur les questions de l’intégration d’une façon
générale et des problèmes que rencontrent les Français d’origine étrangère
bien avant les récents évènements des banlieues en France.
En fait, c’est l’ancien Premier ministre Jean-Pierre Raffarin qui le pousse
à se pencher sur le dossier de l’intégration. Et dès le début, il va
remarquer qu’«il n’y a pas de pensée sur ce sujet» ni «d’administration qui
s’en occupe».
Récusant le concept d’intégration –car il sous-entend que «nous ne sommes
pas considérés comme Français»-, Hakim El Karoui lui préfère celui d’
«égalité des chances» pour laquelle il bataille dans le cadre du «Cercle du
XXIème siècle», un réseau de Français d’origine étrangère qu’il a créé –et
préside- avec des proches de Nicolas Sarkozy et de … Jacques Chirac.
Outre l’égalité des chances, le «Cercle du XXIème siècle» milite pour un
changement de l’ «image négative» des Français d’origine étrangère et pour
une meilleure «gestion de la diversité dans les entreprises» en vue «de
modifier les procédures de recrutement et de gestion des carrières afin
qu’il y ait moins de racisme», et, enfin, que ces Français puissent «être
une chance pour les entreprises quand elles investissent à l’international».