Pour des fêtes de fin d’année sans risque

Par : Autres

A chaque grande fête (aïd, réveillon, ramadan, etc.), on assiste à une campagne médiatique intense prévenant les consommateurs et citoyens des différents risques liés à l’événement.

Au cours du mois de ramadan, par exemple, on prévient sur les risques de boulimie et fièvre acheteuse (jamais sur les risques de la paresse, cependant). A l’aïd, c’est sur l’aïd sans kyste qu’on prévient alors que pour le réveillon les campagnes tournent généralement autour des accidents de la route et de l’alcool.

A Noël, l’événement passe inaperçu et on n’en parle presque pas. Même pas rarement, on n’en parle jamais ! Pourtant, force est de constater que Noël existe bel et bien parmi nous ! On a beau me dire et me répéter que cette fête n’est pas la nôtre, qu’elle est la leur (ne me demandez pas qui sont ‘’eux’’ et qui sommes-nous, vous ne trouverez pas chez moi la réponse), je persiste à croire que Noël est fêté chez nous. Et il est fêté par ceux-là mêmes qui crient au scandale que cette fête est fêtée par des fêtards en mal de fêtes.

Bref, trêve de bla-bla-bla et prévenons (à notre très modeste niveau) sur les risques de Noël. Vous découvrirez au fil des lignes comment beaucoup de monde fête ce joli père rouge à la barbe blanchâtre.

Vous avez certainement remarqué que plusieurs grandes surfaces (notamment nos deux hypers) se sont mises aux couleurs de la fête du 25 décembre. Des rayons de jouets ont été aménagés pour la circonstance, des photos de Papa Noël un peu partout et certains parents ne parlent avec leurs enfants que de cela. Chez les fleuristes, on commence à ramener quelques sapins que l’on va certainement décorer avec les coquilles et autres guirlandes et spirales que l’on achètera dans les grandes surfaces.

Dans les pâtisseries, les commandes de bûches sont d’ores et déjà lancées et il ne faut surtout pas aviser de venir le 23 ou le 24 pour demander les prix. Toute ressemblance avec les petits gâteaux traditionnels de l’aïd n’est que fortuite. Enfin, chez les volaillers, on propose de belles dindes.

Les journaux, à ce niveau, ont fait leur boulot comme il se doit pour rassurer la population sur les risques de la grippe aviaire. Elle n’existe pas chez nous. Nos volailles sont donc bonnes et la dinde du 25 ne sera que délicieuse.

J’attaque par là le premier risque. Pour Noël, il n’y en a donc a priori aucun du côté de la viande blanche. Que chacun consomme sa dinde comme il le souhaite.

Pour ce qui est des jouets, je devrai cependant m’arrêter. Il y a deux types de jouets : ceux proposés par les grandes marques Européennes et ceux proposés par les Chinois.

Pour la première catégorie, le prix est excessif. Fortement excessif. Il suffit de se connecter sur le site Internet d’une grande surface européenne spécialisée en jouets pour s’apercevoir des grands écarts de prix pour un même jouet vendu ici et à Paris. Je vous invite à prendre les références de jouets vendus dans des magasins tunisiens et de les comparer à ceux proposés sur les sites Internet, vous verrez qu’un article passe du simple au double, voire au triple.

Restent les jouets proposés par les Chinois. Là, on joue carrément avec le feu avec certains jouets. A se demander si nos organismes de contrôle de ce type d’articles pour enfants ne sont pas hyper débordés. Je ne parle pas d’articles proposés à Moncef Bey et Sidi Boumendil, mais ceux proposés dans des magasins spécialisés. Exemple : des petits gadgets en plastique dans un parc pour bébés âgés de moins d’un an. Un adulte touchant ces objets en plastique risque l’égratignure. Je ne blague pas ! Que dire alors avec la peau douce d’un nouveau-né ? Ceci pour le petit parc.

On passe du côté des jouets et il y a de quoi rédiger des bouquins avec les infractions. Peluches avec des poils ou des yeux facilement détachables (on imagine les accidents si l’enfant avale cela), des petites voitures présentant des dangers pour les enfants de moins de 36 mois mais sur lesquels on n’indique rien, des produits de bricolage sans mode d’emploi, des tas de jouets et d’articles accompagnés de documents écrits dans toutes langues sauf celles que le Tunisie utilise, etc.

Si l’on indique parfois les références de l’importateur (pas toujours et bien que la loi l’exige), il n’en est presque jamais le cas du fabricant de ces articles chinois proposés à bas prix, mais qui peuvent coûter très chers pour des parents non avisés.

Alors, vu que Noël est bel et bien fêté chez nous, qu’il est fêté par des Tunisiens (il suffit de voir les clients avec jouets aux caisses pour le constater), qu’il comporte autant de risques q’un aïd avec kyste ou d’un ramadan boulimique, il est grand temps que l’on fasse des campagnes de prévention sur ce type d’articles.

Une campagne a été réalisée à l’occasion du dernier aïd, mais il me semble qu’elle n’a touché que les jouets proposés dans le circuit parallèle. Or le circuit officiel regorge bel et bien de ce type d’articles dangereux pour enfants et qu’il est temps de tirer une sonnette d’alarme. Que l’on fasse de même avec les pâtissiers proposant les bûches, les volailles, ce ne serait qu’un atout de plus pour une meilleure sécurité des Tunisiens fêtards et les milliers d’étrangers résidant parmi nous.

R.B.H.