Instincts & Comportements : Essai de modélisation

Par : Autres
 

Conférence – Débat

Instincts & Comportements : Essai de modélisation

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Par
Hichem
Kacem

 

esprit1.jpgConstat

 

Le monde
des idées gagne à s’amollir devant les nouveaux diktats des concupiscences
matérielles qui réduisent l’acteur social, par naissance et par excellence,
à un rôle de figurant passif dans son propre univers. En effet, la
mondialisation des méthodes et la standardisation globalisante des procédés
placent l’Homme dans une situation de frustration permanente qui lui procure
ipso facto un déséquilibre dans sa recherche instinctive de la sérénité.

Par-delà les effets des techniques comportementales modernes qui agissent
plutôt sur la conduite en groupe ou en société de l’individu, il m’a paru
opportun de revenir à la dimension humaine dans sa grandeur aux fins de
tenter, très modestement, une recherche à la fois sensible et immatérielle
de cette sérénité à laquelle tout un chacun aspire inconsciemment.

A partir d’un jeu de créativité tout à fait simple s’intitulant « Effet
trombone », que j’ai fait faire à une population de cadres moyens et
supérieurs, j’ai décidé de rendre public ma tentative de modélisation sur
les instincts et les comportements parce que j’ai décelé plus d’une fois une
certaine rupture avec l’imagination créatrice au profit, hélas, d’un
statisme routinier. Le jeu consistait à choisir un objet de la vie courante
et d’essayer de lui donner plusieurs utilités en dehors de son usage
habituel ! La réponse ne fut pas convaincante car une vingtaine d’usages ne
semble pas être en rapport avec l’infinité de destinations que l’on pourrait
donner à un objet aussi simple soit-il. En réalité, le « corpus » agit
souvent sur nos attitudes et comportements parce qu’inconsciemment nous
refusons de détruire « l’objet » en question par peur ou par pudeur ou
encore par pur grégarisme protecteur !

 

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Or l’être
humain est capable non pas de décomposer l’objet, mais de le désintégrer
quand il est propulsé par son instinct de promotion dans sa démarche
exploratoire ! Grâce à son dynamisme et à sa force de dédoublement dans le
temps et dans l’espace, que lui confère la pensée, l’Homme peut toujours
conserver le sens de la mesure dans la reconnaissance de ses affinités et de
ses capacités de réalisation et de promotion.

L’être humain a-t-il refoulé ses capacités ou les a t-il biaisé par ses
choix à répétitions, qui le poussent vers une sécurité phobique,
destructrice de toute velléité de surpassement ?

 

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Démarche

L’homme lutte naturellement pour son existence du berceau au caveau.
L’effort fourni dans ce combat quotidien pour l’affirmation de sa
personnalité et l’accroissement de ses acquis s’exerce tout au long de sa
vie, sous l’impulsion d’une révolution sous-jacente déclarée nettement au
stade de l’adolescence.

L’impact inéluctable de l’environnement sur le psychisme, l’éducation reçue
ou préconçue sur les données d’une quête constante du savoir, l’imprégnation
dans la mémoire de certains faits divers ou marquants, la sujétion des
appétits et des habitudes demeurent à la base du comportement de l’être
aussi bien dans sa lutte pour la vie que pour la survie. L’environnement
peut s’entendre ici comme un référentiel identitaire puisant son origine des
faits culturels, religieux ou du sacré. Lesquels rejaillissent à partir des
phénomènes dissimulés, voire para-environnementaux qui interpellent le
psychique de l’homme dans sa quête spirituelle autant que dans sa stabilité
comportementale en société.

La psychanalyse s’apparenterait ainsi à l’anthropologie en révélant quelques
instincts analogues chez l’homme et l’animal. Toutefois, le processus
d’intellectualisation évident des instincts impose à l’homme une adéquation
plus en rapport avec ses facultés mentales et physiques universelles. On
conçoit mal, en effet, que la conscience, cette source incommensurable de
lumière intuitive dont la clarté omniprésente, permet de localiser
l’individu dans le champ de la réalité sensible. Elle ne se laisse pas
facilement berner ou abuser par tout ce qu’elle a pu charrier dans son
arrière-plan, comme images et connaissances pour céder, en témoin objectif,
au déchaînement des tendances animales ou des appétits fugaces. Car, à moins
d’un syndrome paralysant, la conscience demeure toujours en état de veille
dans l’accomplissement de l’acte commandé dont il lui échoit d’assurer
l’accommodation, même s’il s’agit du domaine de la criminologie ou
l’autodestruction ou celui de la sagesse ou encore de la morale inhibitrice
pure !
 

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Le combat
intérieur de l’homme dans sa tendance ambivalente à vouloir atteindre un «
paraître » idéal et une sérénité parfaite issus de son pacte dichotomique
entre : « Morale » et « Amorale ». Entre le bien et le mal. Toute césure
dans cet édifice, quand bien-même par mégarde fugace, pourrait avoir des
conséquences fâcheuses sur le sujet lui-même… L’après acte devient alors
décisif quant à l’autorégulation ou à la descente dans l’enfer pathologique.
Le rôle du contrit intervient ici comme étant une force de régulation pour
permettre un retour à la sérénité dans les délais les plus courts. Le
contrit constitué de remords et surtout de repentances agit comme agirait le
corps par sa réaction immunitaire contre tout déséquilibre métabolique…

 

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A mesure
que l’instinct d’individuation légitime se manifeste, l’ascension
promotionnelle de l’être humain devient inéluctable. Hors, cette élévation
qui le met dans la puissance pourrait le faire descendre inexorablement dans
la dépravation ! L’homme, malgré sa puissante énergie et ses solides
capacités, doit connaître et reconnaître ses limites, parce que faillible…
Vouloir les dépasser pour atteindre un statut divin dans sa recherche
immanente de défier son Créateur ne fait que le pousser dans la
marginalisation tôt ou tard…
 

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Objectif

Ce modeste travail, fruit de quelques années de tentatives épisodiques et
entrecoupées par des remises en question personnelles, s’emploie à vouloir
mieux comprendre la personnalité et le comportement de l’être humain dans la
société ou dans son milieu du travail. J’espère, en tout cas, que mon essai
d’analyse constitue un prélude à des recherches plus approfondies.

Je finis volontiers par le postulat de Socrate : «Connais-toi, toi-même, et
tu connaîtras l’univers et les dieux» que je voudrais tant réécrire ainsi :
«connais-toi, toi-même, et tu connaîtras l’Homme, l’univers et le Dieu
unique».