Elle est
aux antipodes des idées bien établies selon lesquelles, privatisation rime
avec performance et efficience. Elle, c’est la société d’assurances Lloyd
qui, depuis sa privatisation en 2001, n’a fait qu’accumuler pertes
comptables induites par d’importantes pertes techniques, dues à des choix
stratégiques qui se sont avérés erronés se conjuguant avec une gestion
désastreuse menée trois ans durant.
D’ailleurs, les états financiers de l’entreprise, arrêtés au 31 décembre
2004 confirment à plusieurs égards cette situation, puisqu’ils font
apparaître un résultat net déficitaire de 24,352 millions de dinars
tunisiens. Les pertes cumulées dépassant ainsi le capital social avec un
taux de représentation des engagements techniques qui s’est fortement
dégradé.
L’Assemblé générale des actionnaires, qui s’est tenue le 1er décembre
dernier, a non seulement constatée cette situation, mais a décidé de revenir
à une transparence totale des chiffres.
D’autre part, est-ce la première fois que les actionnaires constataient
l’état catastrophique de Lloyd ? Non, puisque de source bien informée
souligne que «la majorité de ceux-ci avait, dès le 4ème trimestre 2004,
constaté les dégâts et décidé de procéder au changement de directeur général
et la mise en place d’une nouvelle équipe de direction, laquelle a entamé la
mise en œuvre d’une nouvelle ligne stratégique soutenue par l’autorité de
régulation…». Toujours selon notre interlocuteur, la nouvelle stratégie de
Lloyd serait basée «sur le retour à la rigueur technique et à la rentabilité
en trois ans». En outre, lors du Conseil d’administration du 28 septembre
2005, les actionnaires avaient décidé la recapitalisation de l’entreprise à
hauteur de 10 millions de dinars tunisiens, suivant un plan agréé dans ses
grandes lignes par l’autorité de régulation.
Elle est
