Le
ministère de l’Industrie, de l’Energie et des Petites et Moyennes
Entreprises lance un appel d’offres international en vue de pré-qualifier un
promoteur chargé de la construction et d’exploitation d’une raffinerie de
pétrole brut sous la régime BOO, au terminal pétrolier de la Skhira. La
capacité minimale de raffinage est de 120.000 barils par jour ; un projet
qui sera réalisé avec des fonds privés et bénéficiera de plusieurs avantages
incitatifs. A rappeler toutefois que la date limite de remise des offres a
été fixée pour le 31 mars 2006.
Le site de la Skhira dispose d’une infrastructure importante en matière de
stockage de produits raffinés et un pipeline de pétrole brut.
Le port, qui est protégé, peut recevoir des pétroliers de 120.000 tonnes et
fonctionne en continu.
Le cahier des charges relatif aux conditions de pré-qualification et de
sélection des promoteurs peut être téléchargée sur le site Internet dédiée : www.raffinerie.nat.tn
En outre, le ministère va recourir à une stratégie de communication
innovante, dans le sens où il y aura de la publicité pour cet appel
d’offres, contrairement à d’autres projets, comme celui de l’aéroport d’Enfidha,
ou la privatisation de Tunisie Télécom.
Il est même prévu l’organisation d’un séminaire d’information sur le projet
qui aura lieu le vendredi 27 janvier 2006 à l’Hôtel Abou Nawas Tunis. On
peut télécharger le formulaire d’inscription sur Internet.
Par ailleurs, rappelons que la Tunisie dispose déjà d’une raffinerie à
Bizerte (la STIR), d’une capacité de raffinage de 1,7 million de tonnes
équivalent pétrole (MTEP), mais la demande du marché tunisien est de 3,5
millions MTEP, d’où l’importation de plus de 50% de notre consommation en
produits raffinés.
Parallèlement, on observe, au niveau mondial, un déficit au niveau de la
capacité de raffinage, dû à l’explosion de la consommation mondiale –Chine
et Etats-Unis notamment- et la reprise de la croissance économique.
Cette nouvelle raffinerie permettra, entre autres, l’atténuation de la
hausse des prix du pétrole, où la Caisse de compensation est intervenue en
2005 à hauteur de 1,500 million de DT, soit le prix de construction d’une
raffinerie par an.
Reste à espérer que ce projet aboutisse, car certains projets grandioses ont
été déclarés par le passé infructueux, comme la privatisation de
l’exploitation des autoroutes, ou tout simplement en attente, comme le
projet d’externalisation de l’informatique de Tunisair, le projet de
l’aéroport d’Enfidha, le projet du port en eau profonde, le projet de 3ème
opérateur GSM, ou le projet de l’opérateur pour le fixe et le transport de
DATA, ou enfin le projet de l’autoroute Sfax-Ras Jedir.
Ce qui fait dire à certains investisseurs étrangers que la Tunisie identifie
bien les problèmes, adopte la bonne solution mais a peur de la
concrétisation, ce qui est un aveu parfois d’échec. Espérons le contraire.