Budget 2006 : Les entreprises et les ménages ?

Par : Autres
 

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Par
Tallel
BAHOURY

 

budget.jpgLe projet
du budget de l’Etat pour l’exercice 2006, dont les recettes et dépenses sont
de 13.552 millions de dinars contre 12.862 MDT pour l’année 2005, soit une
croissance de 5,4%, vise la sauvegarde des grands équilibres économiques et
sociaux.

En clair, les axes du budget économique ont été fixés conformément aux
objectifs nationaux de développement, notamment ceux relatifs à
l’amélioration du niveau de vie des citoyens, le renforcement des acquis
sociaux et l’accroissement du rendement de l’économie nationale vers des
paliers supérieurs.

Pourtant, 2006 risque de ne pas être de tout repos pour les entreprises et
les ménages, compte tenu notamment de la hausse des prix d’hydrocarbures au
niveau international dont l’Etat pourra difficilement supporter tout seul
l’impact. Ce qui veut dire que tout le monde pourrait être amené à mettre la
main dans la poche, entreprises et particuliers.

On a déjà annoncé l’augmentation de la valeur des timbres fiscaux sur les
factures, les titres commerciaux et autres documents administratifs ainsi
que le doublement du prix du renouvellement du passeport (de 30 à 60 dinars
tunisiens).

Il faut ajouter la taxe annuelle de circulation imposée sur les voitures
touristiques (33% d’augmentation), l’institution d’une taxe unifiée de
douanes sur l’importation des bouteilles en plastique à hauteur de 43%, la
mise en place de nouvelles taxes sur les biens immobiliers bâtis et sur les
terrains non bâtis et ce en taxant certaines autorisations et autres
documents.

Ces mesures viseraient à apporter une réponse à l’amélioration du régime
fiscal en vue de préserver l’équilibre du budget de l’Etat, et aussi pour
atténuer la flambée des prix du pétrole.
Certains craignent que ces augments aient un impact négatif sur
l’emploi, l’investissement, etc., comme c’est le cas dans tous les pays du
monde dès qu’il y a hausse des taxes.

Mais il faut dire que l’Etat a mis en place plusieurs mesures incitatives
touchant essentiellement les investissements et l’emploi ; ailleurs on
appelle cela ‘’la prime à l’embauche’’.
Donc, à vue d’œil, les équations du problème semblent extrêmement difficiles
à résoudre.

Pour le panier de la ménagère, il va falloir serrer la ceinture, car si le
budget qui est alloué reste le même, son contenu risque d’être amoindri pour
une raison simple du fait d’un relèvement éventuel des prix de certaines
denrées alimentaires.

Suffira-t-il d’être bon gestionnaire, ou faudra-t-il renoncer à certaines
habitudes, alimentaires et autres? C’est maintenant qu’il faut commencer à
réfléchir à la stratégie à adopter, demain, en tout cas pour les bourses
faibles ; car pour les autres le problème ne se posera pas.

Imaginons un instant : que les frais de santé, les prix du pain, de
l’essence, du transport, d’électricité/gaz, de l’eau, et autres denrées
alimentaires augmentent. Vous
imaginez-vous les effets que cela aura sur le budget familial ? Car, même si
les salaires sont améliorés de quelques dinars, et si vous faites le calcul,
vous verrez que vous n’y êtes pas.

Le handicap, c’est qu’il n’y a pas d’autre alternative : l’Etat a déjà
supporté toutes les hausses du prix international du carburant et ses
corollaires durant toute l’année 2005, il est donc normal qu’il fasse
partager le fardeau avec les citoyens. C’est d’autant plus juste que même
certains pays pétroliers, aussi paradoxal que cela puisse paraître, ont déjà
commencé à augmenter leurs prix.

C’est peut-être à ce prix aussi que résident les équilibres sociaux et
économiques visés par les grandes lignes du budget de l’Etat. Et qu’on le
veuille ou pas, la vie impose par moment des sacrifices à la fois collectifs
et individuels. Bien évidemment, en tant que créatrices de richesse, les
entreprises ont, de ce point de vue, un rôle central à jouer.