Deux
tasses de café augmentent sensiblement l’activité de la zone cérébrale contrôlant
l’attention et la mémoire. Ce n’est pas moi qui le dis, mais une étude
autrichienne présentée récemment à la conférence annuelle de la société de
radiologie d’Amérique du Nord à Chicago aux Etats-Unis.
Ainsi, la caféine augmente le niveau de vigilance et les capacités
d’attention et améliore la mémoire et les facultés de raisonnement. En
moyenne, une personne consomme chaque jour 76 mg de caféine (soit une tasse
et demie de café) dans le monde. Les tests ont montré que l’équivalent de
deux tasses de café augmente l’activité du lobe frontal du cerveau, zone
impliquée dans le travail de la mémoire, et celle du cingulum antérieur, la
région qui contrôle l’attention. On a également remarqué les changements de
comportements observés chez les participants.
Tout cela pour dire que tout va bien chez nous et qu’en Tunisie, notre
ingéniosité a fait sortir des conclusions avant même que les toubibs du
monde ne se réunissent et ne fassent dles tests et analyses nécessaires pour
les en tirer.
Deux tasses de café par jour ? C’est ce que je consomme en moyenne. C’est ce
que consomment les Tunisiens que je connais. Les hommes d’affaires
aussi ont compris ce filon et c’est pour cela qu’on trouve des cafés
partout. A Tunis et dans les coins les plus reculés de la Tunisie, il y a un
café (des cafés). Coins reculés ? Que dis-je ? Dans les coins les plus récents, vous
trouvez plus de cafés que d’habitations et de commerces réunis. J’en prends
pour preuve la cité Ennasr. Je me demande même si l’on ne va pas arriver un
jour à construire des cafés (et salon de thé) avant même la viabilisation
des lotissements de terrain. Peut-être même que l’on construira des terrains
autour d’un café dans un coin perdu. Un peu comme certaines villes
américaines qui se sont construites autour de Saloons perdus dans les déserts.
Il peut y avoir une crise de poulet, du pain invendu, de l’essence
introuvable, mais du café, il y en aura toujours et partout. Avez-vous
d’ailleurs déjà entendu parler de problème de café à Tunis ou encore de café
introuvable ? Jamais et vous n’en trouverez jamais. C’est d’ailleurs
inimaginable. C’est, probablement, l’un des projets rentable et qui sera
plus facilement financé par un banquier. C’est que le café est le loisir favori
des Tunisiens et des Tunisiennes (dans certains quartiers naturellement).
On peut imaginer des manèges, des discothèques, des piscines géantes, des
parcs de loisirs, tout ce que vous voulez, rien ne remplace la rentabilité
d’un café. Et c’est compréhensible. Peut-on aller à un parc de loisirs quand
on finit le boulot ? Peut-on aller à un parc de loisirs avant d’aller au
boulot ? Peut-on aller à un parc de loisir quand on est au boulot ? Peut-on
aller au parc de loisirs quand on veut faire une réunion ? A-t-on les moyens
d’aller au parc des loisirs quand on est au chômage ? A-t-on l’esprit
d’aller au parc de loisirs quand on est solitaire, divorcé, célibataire ou
encore renvoyé par sa femme de la maison ? Peut-on draguer une fille ou un
garçon quand on est au parc des loisirs ? Peut-on regarder un match de foot
quand on est au parc de loisirs ?
Je vous le dis, rien ne remplace chez nous un café, et cela, les Américains
commencent ou vont commencer à le comprendre avec la récente étude. Chez
eux, le café se boit debout dans la rue. Le local ne sert qu’à servir la
boisson que le client consommera dehors. Vu les bienfaits découverts, on va
se rendre compte de l’intérêt de construire des cafés et d’encourager les
gens à en consommer davantage et à tête reposée. Peut-être même que les
toubibs américains vont le prescrire à leurs patients. L’ordonnance : ‘’Deux
cafés par jour à consommer en toute tranquillité’’.
Vu le nombre limité de cafés, les Américains voudront profiter coûte
que coûte de l’expérience tunisienne en matière de construction de cafés et
de consommation de cafés. Ils sauront encore plus les bienfaits sur l’humain
d’un tel régime “caféiné” et l’adopteront certainement. J’en connais beaucoup
de ceux qui adorent profiter de l’expérience tunisienne. Comme nous, ils
découvriront que rien ne vaut pour la santé physique et mentale de l’individu
que ces délicieux moments passés au café.
Une fois ce régime adopté, ils apprendront ses autres aspects, du
style, on se voit au café, reviens demain, attends que je boive mon café
pour travailler, eh toi la stagiaire, va me chercher un café, etc.
A ce stade, je vous laisse deviner le sort qui sera réservé aux Américains,
une fois toutes les recettes du café à la tunisienne adaptés. Vive le café,
cette arme de destruction active !
Deux
