Parmi les
dizaines d’ouvrages dignes d’intérêt qui ont été publiés à la fin de l’année
2005, nous conseillerions à tous les chefs d’entreprise tunisiens de prendre
un peu de leur temps pour se pencher sur le dernier livre de Thomas Friedman
dont le titre est une affirmation qui se veut assez troublante : « The World
is Flat ». Friedman y parle surtout de l’Inde et de la Chine en des termes
qui devraient faire réfléchir le patronat tunisien.
Provocateur ‘’as usual’’, Friedman revient avec conviction à ses thèses sur
la globalisation (ou la mondialisation, si vous préférez), thèses inaugurées
dans son ouvrage précédent : The Lexus and the Olive Tree (la puce et
l’olivier). Il y assertait que l’innovation technologique, l’investissement
étranger, les mouvements de capitaux et le commerce étaient en train de
transformer la planète, abattant les frontières, limitant la portée des
gouvernements et allumant les controverses entre les ‘’nationalistes’’ et
les ‘’mondialistes’’.
Dans son dernier-né, «The World is Flat», il déploie une intarissable verve
à raconter des anecdotes par centaines pour démontrer que la globalisation a
déjà atteint un nouveau statut où les principaux acteurs sont désormais les
individus, laissant les Etats et les entreprises en arrière-plan. Des
individus qui sont rendus omnipotents par les outils démocratisés des
technologies de l’information et de la communication. Ordinateurs, e-mails,
téléconférences, réseaux de production… leur donnent ainsi des armes qui
servent à la fois à la compétition et à la coopération.
Et c’est pour cela, Friedman dixit, que le monde est en train de devenir un
village ‘’plat’’ hyper-connecté, forçant les Etats, les entreprises et les
travailleurs à s’adapter ou à se voir affecté au ban de cette nouvelle
société. D’où la nécessité vitale d’investir sérieusement dans l’éducation,
la technologie et la formation.
Friedman a certainement raison et nous avons tous à nous adapter à ce monde
nouveau. Les chefs d’entreprise en particulier doivent se rappeler
constamment que leurs partenaires d’aujourd’hui seront de plus en plus
amenés à faire appel à des offres et à un coût du travail moins chers que
les leurs. Un livre à lire avec attention.