Textile/habillement : Attijariwafa bank à la rescousse d’un secteur en tourmente

Par : Autres
 

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Par
Tallel
BAHOURY

 

textile1_2712.jpgLes
institutions financières, en général, les banques en particulier, du Maghreb
ont un rôle primordial dans l’émergence d’un tissu d’entreprises
compétitives dans la sous-région. En effet, depuis quelque temps, tout le
monde en convient que le secteur textile/habillement vit une période
particulièrement difficile : manque de compétitivité face à l’industrie
textile chinoise qui semble tout balayer sur son passage.

Il importe donc d’apporter des solutions politiques et économiques efficaces
et immédiates à l’industrie textile/habillement maghrébine ; des solutions
qui passent inévitablement par un soutien financier massif afin de lui
permettre d’être plus réactive tout en lui fournissant les moyens de se
repositionner.

C’est sans doute cet enjeu que la banque marocaine Attijariwafa bank a perçu
et qui l’a poussée à organiser, la semaine dernière, dans la capitale
économique du Maroc, en l’occurrence Casablanca, une journée de
sensibilisation sur les mécanismes de financement au profit des industriels
du secteur du textile/habillement marocain.

Pour Mohamed Kettani, Directeur général d’Attijariwafa bank, l’objectif de
la mise en place de ces nouvelles synergies est essentiellement
d’«accompagner les entreprises du secteur et leur permettre de gagner le
pari de la compétitivité».

Car, les représentants du secteur ainsi que certains analystes considèrent
que les instruments de financement mis en place par les pouvoirs publics
marocains, en collaboration avec les établissements bancaires et les
organismes financiers spécialisés n’ont pas permis d’obtenir les résultats
escomptés.

D’ailleurs, selon les chiffres publiés dernièrement par la Commission
européenne sur l’impact de l’abolition des AMF sur l’industrie textile euro
méditerranéenne, certains indicateurs du secteur (au Maroc) auraient
carrément viré au rouge : les exportations marocaines des vêtements
confectionnés et des articles de bonneterie ont baissé respectivement de
8,1% et 14%, pour les dix premiers mois de l’année ; les ventes à l’étranger
des vêtements fabriqués au Royaume n’ont atteint que 14,37 milliards de
dirhams (fin octobre 2005) contre 15,63 milliards l’année dernière.

L’une des solutions proposées par Attijariwafa bank, c’est donc
l’accélération de la vulgarisation des moyens financiers dédiés à l’ensemble
des branches relevant du secteur textile/habillement.

Mais ce n’est pas tout, puisqu’au cours de cette rencontre on a pu en savoir
davantage sur les différents modes de financement spécialisés (le Foman et
le Fortex notamment) dédiés essentiellement aux unités de production du
secteur textile/habillement. C’est tout à son honneur, d’autant plus que,
après avoir réussi sa migration informatique, et intégré les préoccupations
du secteur grâce notamment à la consolidation de sa proximité régionale,
voilà qu’Attijariwafa bank se porte à la rescousse des petites et moyennes
entreprises en leur proposant désormais des solutions concrètes.

Mais sur un plan plus concret, Attijariwafa bank et l’AMITH (Association
marocaine des industries du textile et habillement) ont signé une convention
de partenariat dont l’objectif est d’accompagner les entreprises
textile/habillement ‘’dans le financement de leur processus de
repositionnement stratégique’’.

Cela signifie tout simplement que la banque est bien décidée à contribuer à
l’émergence d’un tissu d’entreprises compétitives, avec pour finalité
l’orientation des branches de cette activité vers une impulsion nouvelle par
le biais de la mise en œuvre du programme d’investissement ou de mise à
niveau. Il s’agit d’une démarche consistant à «moduler le discours en
fonction des spécificités du secteur».

Lors de cette journée d’information et de sensibilisation, M.Mohamed Kettani,
DG d’Attijariwafa bank, a indiqué que la mise en place de ces nouvelles
synergies vise pour l’essentiel à «accompagner les entreprises du secteur et
leur permettre de gagner le pari de la compétitivité». La démarche est
d’autant plus inédite qu’elle consistera désormais en une «modulation du
discours en fonction des spécificités du secteur» ; laquelle activité se
caractérise par l’existence de plusieurs filières.

Alors, l’exemple d’Attijariwafa bank sera-t-il suivi par d’autres banques et
institutions financières maghrébines afin que nos industries ne soient pas à
la merci des géants chinois et indiens du secteur textile/habillement ?
Maintenant que la banque a pris pied en Tunisie –à travers la Banque du
Sud-, fera-t-elle des propositions similaires aux entreprises tunisiennes du
secteur textile ?

En tout cas, sans ce genre de synergie, il sera difficile voire impossible
aux PME de tenir. Aux banques d’imaginer avec les entreprises des solutions,
car, incontestablement, la perte ou la disparition de celles-ci n’est pas
dans l’intérêt du secteur ni de l’économie.