Amine Aloulou, président Atuge France : «L’implantation à l’étranger doit se fonder sur un projet d’entreprise et des objectifs clairs»

 

Amine Aloulou,
président Atuge France

«L’implantation à l’étranger doit se fonder sur un projet d’entreprise et
des objectifs clairs»

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Par
Moncef
MAHROUG

 

atuge1.jpgEn 2004, l’Association des Tunisiens des Grandes Ecoles (ATUGE) a choisi
comme thème pour son forum annuel «l’internationalisation de l’entreprise
tunisienne ». Or, «à l’époque, on ne parlait pas encore beaucoup de ce sujet
en Tunisie. On parlait surtout d’attirer les investissements étrangers et de
préparer les entreprises tunisiennes plus à faire face à la concurrence
étrangère qu’à partir en conquête à l’étranger ». Observe Amine Aloulou, président de l’ATUGE France et directeur du bureau de
représentation qu’Oxia, la SSII dont il est l’un des cinq associés a ouvert
il y a un an à Paris.

Toutefois, les choses ont changé depuis 2004 et la question de l’ouverture
de représentations d’entreprises tunisiennes à l’étranger est désormais à
l’ordre du jour. Jadis l’apanage d’une infime minorité de grands groupes,
l’investissement à l’étranger est envisagé aujourd’hui par un plus grand
nombre d’entreprises. A titre d’exemple, sur les centaines d’entreprises
ayant sollicité l’appui du Fonds d’Accès aux Marchés Extérieurs (Famex),
plusieurs dizaines au moins entendent utiliser ces subventions pour ouvrir
une représentation à l’étranger.

L’un des pays les plus ciblés est bien sûr la France à propos de laquelle le
Famex a mené une étude début 2005 et est en train de mettre en place, en
collaboration avec la Chambre tuniso-française de commerce et d’industrie (C.T.F.C.I.),
un plan d’action en vue d’y faciliter l’installation d’entreprises tunisiennes.

S’implanter en France ou ailleurs n’est pas une décision à prendre à la
légère, avertit Amine Aloulou. Certes, une telle décision «s’impose pour
assurer le développement et la croissance de l’activité à partir du moment
où l’entreprise atteint un certain volume sur un marché donné.
L’implantation est l’étape suivante de l’exportation». Mais «derrière, il
doit y avoir un vrai projet d’entreprise, des objectifs clairs, réalistes et
chiffrés».

Au bout d’une année d’existence de son bureau à Paris -qui a assuré pendant
ce temps une mission de veille, de prospection commerciale et de gestion des
relations de l’entreprise-, et à la lumière des «premiers résultats
satisfaisants» et d’une «conjoncture favorable et du potentiel de
développement sur le marché français», Oxia a décidé d’y créer une filiale.
Elle le fera début 2006, elle aussi, avec l’appui du Famex.