L’entreprise est le moteur de la croissance dans la plupart des pays
africains à l’heure actuelle. Pour le marquer, l’hebdomadaire panafricain
bien connu, Jeune Afrique/l’Intelligent, vient de publier un numéro
hors-série consacré au classement des 500 premières entreprises africaines.
C’est depuis six ans que le journal tente l’expérience.
Il ressort du classement 2006 fait par le journal que les entreprises
africaines se sont très bien comportées en fin 2004. En témoignent leur
position dans le monde, et leur chiffre d’affaires qui a progressé de 24,5%
en un an, pour atteindre 393 milliards de dollars. Près de 80 entreprises
passent la barre du milliard de dollars cette année. Le cumul des chiffres
d’affaires les place en 14e position dans le monde, en progression de six
places en un an. Les cinquante premières d’Afrique s’installent entre le
pétrolier Exxon Mobil (4e) et le constructeur automobile General Motors
(5e). Et l’ensemble constitué par les cent premières entreprises africaines
passe largement devant le numéro un mondial, Warl-Mart Stores (Etats-Unis),
pour la première fois dans l’histoire des 500.
Le palmarès général de 2006 est dominé par les extrémités nord et sud du
continent. Aux 163 entreprises sud-africaines répondent 181 nord-africaines
: 71 du Maroc, 51 d’Egypte, 35 de Tunisie et 24 d’Algérie. Restent 156
entreprises dans 24 pays, dont 7 placent plus de 10 groupes dans les 500 :
le Nigeria (28 entreprises), la Côte d’Ivoire (24), le Cameroun (16), l’Ile
Maurice (15), le Kenya (11), le Gabon (11) et le Sénégal (10). La zone franc
place seulement huit pays dans le classement. Outre ceux déjà mentionnés
plus haut, il s’agit du Bénin, du Burkina Faso, du Mali et du Niger.
Si le pétrole reste l’activité dominante des entreprises africaines, son
poids dans le chiffre d’affaires total ne bouge pas. La distribution reste
le deuxième secteur fort des 500, les assurances arrivent en 3e position et
les télécommunications en 4e. Trois secteurs particulièrement dynamiques
affichent une croissance supérieure à 25% en un an : les télécommunications
(+ 34%), les services aux collectivités (+ 30%), et la métallurgie (+
28,5%). Le textile et le tourisme restent les parents pauvres du palmarès du
journal.
Pour faire un travail utile et scientifique, sur les 11.500 entreprises
africaines que Jeune Afrique/l’Intelligent a répertoriées, 9.000 ont reçu un
questionnaire détaillé par fax, courrier électronique et parfois par
courrier. Après relances et vérifications, le journal a établi un classement
comportant au total 12.000 sociétés. Les éléments transmis par les
entreprises, généralement exprimés en monnaie locale, ont été convertis en
dollars, en appliquant dans tous les cas, le taux de change en vigueur au 31
décembre 2004.
Parce que l’Afrique compte sur les investissements étrangers pour doper sa
croissance, ” en découvrant telle ou telle société dans ce classement, un
investisseur juge mieux des opportunités d’affaires qui se dégagent du pays
dans lequel il travaille ; il est donc plus enclin à y conclure d’éventuels
partenariats “, écrit le rédacteur en chef du journal, Jean Dominique Geslin.
Elaboré à partir d’une base de données recensant quelque 11.000 sociétés
implantées dans 53 pays, ce hors-série sans équivalent, est un outil unique
et indispensable pour tous ceux qui font du business en Afrique.