La
privatisation en Tunisie a été la conséquence du PAS (Programme d’ajustement
structurel), qui a été imposé par la FMI et la Banque mondiale dans les
années 80 et dans tous les pays ayant sollicité l’aide de ces deux
institutions internationales.
Les statistiques montrent que le nombre d’entreprises qui ont été
privatisées du 31/12/1987 au 15/10/2005, a atteint 194, parmi les dernières
la SOTACIB, pour une valeur de 2.485 millions de DT.
Pendant 18 ans, la privatisation a concerné :
1- 98
entreprises qui ont été totalement privatisées, par la vente total de leurs
actions ;
2- 34 ont été partiellement privatisées ;
3- 39 entreprises ont été purement et simplement liquidées ;
4- 12 entreprises ont connu l’ouverture de leur capital aux privés via la
Bourse ;
5- 5 entreprises ont été privatisées dans le cadre de concession. C’est le
cas de la 2ème licence GSM acquise par ORASCOM.
Si on étudie les bénéfices tirés de la privatisation, on peut les ventiler
ainsi :
– 99
entreprises de services ont engendré 1.332 millions de DT, ce qui fait 53,6%
du total des privatisations ;
– 41 entreprises du secteur du tourisme et de l’artisanat produisant des
rentrées de 282 millions de DT, faisant 11,3% des recettes de privatisation
;
– 5 entreprises de services financiers ont enregistré 113 millions de DT.
Ces
sommes ont été réinjectées dans l’économie selon la répartition suivante :
1-
L’industrie a polarisé 45,2% des rentrées des privatisations, au profit de
80 entreprises, avec une valeur de 1,122 million de DT, investi dans les
secteurs des matériaux de construction, la céramique et le verre.
2- L’agriculture n’a bénéficié que de 31 millions de DT, soit 1,2% des
produits de la privatisation.
L’investissement privé international s’est élevé à 1,770 millions
de DT, soit 71% des revenus provenant des privatisations. Ces
investissements se sont orientés vers :
– les
services avec 55% des investissements, atteignant la somme de 973 millions
de DT ;
– l’industrie avec 44,4%, soit 786 millions de DT dans le secteur des
cimenteries et de la céramique ;
– l’industrie électrique et mécanique n’a reçu que 0,3% du total des IDE.
La
privatisation va connaître une grande dynamique, surtout avec l’ouverture du
capital de Tunisie Télécom, l’opérateur historique national à hauteur de
35%, ce qui pourrait rapporter à l’Etat environ 2 milliards de dollars US,
ainsi que la privatisation partielle de la SNDP et probablement d’une
institution financière.
Le résultat est globalement positif et c’est la cadence qui doit être
accélérée, avec la concession de l’aéroport d’Enfidha, celle du port en eau
profonde d’Hergla-Enfidha, ainsi que d’autres projets.