Exportation : Impossible sans partenaire stratégique
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Une
recommandation a spécialement attiré notre attention dans la note de
présentation du projet de réalisation d’un port en eaux profondes car sa
portée nous semble dépasser de loin le seul cadre des conditions de réussite
du port pour s’étendre à l’un des domaines les plus fondamentaux de notre
économie : l’exportation.
La recommandation est la suivante :
“La mise en place d’un partenariat
stratégique avec un opérateur de bonne réputation est fondamentale pour la
réussite du nouveau port”. Tous les concurrents directs de la Tunisie ont
développé de tels partenariats.
C’est comme si le Bureau d’études avait à l’esprit le gros des troupes des
entreprises exportatrices tunisiennes car (à part un nombre relativement
restreint qui constitue le haut du panier) le partenariat stratégique semble
ne vouloir rien dire pour elles, submergé qu’ils sont par la sempiternelle
devise ‘’Je peux tout faire, tout seul !’’.
Faire cavalier seul est, certes, encore possible aujourd’hui mais au prix
d’une inutile dilution des ressources qui auraient pu être partagées par un
bon partenaire. Partout dans le monde, le mirage du contrôle total est en
chute libre depuis des lustres et même des gens comme Bill Gates ou Steve
Jobs, qui sont pourtant des créateurs-nés de positions uniques, se sont
résolus il y a plusieurs années à partager le pouvoir, conscients que, dans
la foulée, ils allaient partager les risques, les responsabilités, les
dépenses… et multiplier les ramifications de leur réseau.
Et même si, dans certains cas, ce genre de personnalités hors du commun ont
été un peu ‘’poussés’’ par les législations, il n’en reste pas moins qu’ils
ne se sont pas accrochés à leurs ‘’privilèges’’ comme s’il s’agissait d’une
bouée de sauvetage et qu’ils se sont rapidement rendus compte de tout ce
qu’ils pouvaient y gagner.