La
création d’entreprise, tout le monde en convient, est non seulement une
priorité nationale, mais l’un des défis majeurs de la Tunisie, aujourd’hui
et au cours des prochaines années. Tout le monde semble, également, d’accord
pour dire que la Tunisie a un déficit important dans le domaine de la
culture d’entreprendre. Une situation qui, pour changer, nécessite la
conjonction de toutes les initiatives : Etat, université, organisations,
institutions publiques et privées, médias,…
En ce début d’année 2006, elles sont plusieurs organisations et institutions
à avoir pris l’initiative d’en faire le sujet dominant du moment. L’OECT en
a fait le thème de son congrès international 2006, «Création, Développement
et Pérennité de l’Entreprise» ; l’ATUGE, la CTFCI et le CJD se pencheront
sur «L’entreprise familiale à l’épreuve de la transmission» au cours d’une
journée d’étude et de réflexion ; l’ATB, quant à elle, vient de lancer un
concours pour encourager la créativité, l’innovation et l’initiative
entrepreneuriale.
L’ATB semble ainsi avoir fait le choix d’en faire, probablement
progressivement, une institution, en mettant en place, dès la première
édition, une équipe chargée de la gestion de ce concours ; notamment en
désignant à la présidence d’ATB-Challenge le Dr. Hachemi Alaya, économiste
et universitaire connu ; mais également par la réalisation d’un logo
spécifique au concours, par le lancement d’un site web dédié et par
l’organisation d’une conférence de presse présidée par le PDG de la Banque
M. Férid Ben Tanfous et suivi par plusieurs journalistes ainsi que plusieurs
directeurs de la banque.
L’initiative dans le fond et la forme est, nous semble-t-il, unique en
Tunisie, à tel point qu’on ne pouvait pas s’empêcher de penser que l’ATB a
fait preuve de prudence, pour cette première édition, et qu’elle aurait pu
aller un peu plus loin.
Pour la composante «initiative entrepreneuriale», on aurait aimé voir
ATB-Challenge s’engager dans un projet de création d’entreprise en faisant
bénéficier le lauréat d’une dotation en capital, d’une assistance financière
et de l’encadrement d’une équipe pluridisciplinaire (conseillers en
management, en fiscalité, en comptabilité,…). Une équipe qui se serait
engagée à accompagner l’entreprise pendant une année au moins afin de lui
assurer les meilleures conditions possibles de démarrage.
Il est vrai que s’engager dans ce type d’initiative comporte des risques,
l’échec n’étant jamais bien perçu. Mais on sait que l’objectif de ce type
d’initiative ce n’est pas seulement la création d’une entreprise, mais que
c’est beaucoup plus une contribution à la naissance d’une dynamique «entrepreneuriale»
et dont l’impact peut être amplifié par une information régulière sur
l’évolution de ce projet «Lauréat» (sur le site dédié, par exemple) et par
la participation active des médias.