Omar
Charif a dit qu’il adorait Paris parce que les Parisiens étaient mal élevés
; il a peut- être raison, lui qui fréquente les salons et les casinos, mais
moi, dans les rues de cette belle capitale, j’en ai rencontré très peu de
Parisiens : on parlait japonais, arabe, anglais et parfois français. Car
cette énorme capitale, qui est la plus visitée du monde –70 millions de
touristes par an, ce qui fait que toutes les 5 secondes 11 touristes
viennent visiter Paris-, reste une ville unique par son charme.
D’ailleurs, s’il y a un ‘’S’’ à Paris, c’est qu’il y a plusieurs Paris en
une seule ville :
– il y a
le Paris de la culture, des théâtres, des librairies et des musées, où
vous pouvez passer des jours et des jours : j’ai même trouvé dans une
librairie spécialisée un livre vieux de plus de 2 siècles sur les ponts de
Paris, leur dimensionnement et leur construction avec tous les détails qui
feraient pâlir plus d’un spécialiste, un ouvrage énorme à ….11.000 DT ;
– il y a le Paris des artistes avec Montmartre, Mme Arthur et les
chansonniers dont l’humour bien franchouillard ne ménage rien ni personne et
gare à ceux qui dérapent, ils se retrouvent dans leur ligne de mire ;
– il y a le Paris des cadres qui, avec leurs costumes, leurs cravates et
leurs porte-documents, semblent affairés et courent derrière le temps qui
passe et les 35 heures par semaine qu’ils prennent pour une décision on ne
peut plus ubuesque ;
– il y a le Paris des services, avec ce mouvement brownien du métro parisien
qui traverse le gruyère de calcaire à travers des kilomètres de galeries où
les gens courent, courent derrière des rames de métro qui poussent un
soufflement de soulagement à chaque arrêt ;
– il y a le Paris des SDF, ces sans domiciles fixes qu’on retrouve aux mêmes
endroits assis sur les bouches d’aération qui contribuent à leur manière à
sauver l’industrie vinicole française ;
– il y a le Paris gastronomique où on peut trouver un restaurant de 5 à
2.000 euros le repas et où le sourire est toujours de mise et la TVA à 19,6%
et où l’on fait la queue –Chez Michou, il faut réserver 3 mois à l’avance ;
– il y a aussi et surtout le Paris du shopping où vous pouvez en avoir pour
votre argent de 1 à plusieurs milliers d’euros. D’ailleurs, par ces périodes
de soldes, les Galeries Lafayette pullulent et attirent beaucoup de nos
compatriotes –5.000 ; 10.000 ?- vu les avantages accordés : carte de remise
de 10% et ristourne de la TVA de 13% récupérée à l’Aéroport ; alors, pour un
bel article à 1.000 euros soldé à 50%, il vous reste à payer 390 euros… Les
lois du marché et de l’économie sont impénétrables.
D’ailleurs, au sujet des soldes, vu qu’il y a certains de nos compatriotes
qui ne font que le chemin AHG (Aéroport-Hôtel-Galerie) je ne me suis pas dit
pourquoi les Galeries Lafayette ne créent pas la formule LNS –logé -nourri –
soldé- en ajoutant un étage hébergement où tout serait compris, comme ça
certains économiseraient des tickets de métros en ne quittant les Galeries
que pour reprendre l’avion ….
Mais pour tout ça, il faut des euros et des euros, et si on considère qu’au
moins 5.000 de nos compatriotes se rendent à Paris durant les soldes et
dépensent au moins 2.000 DT en une semaine, cela fait presque l’équivalent
de 120.000 barils de pétrole qui vont réchauffer l’économie française qui en
a bien besoin ….
Omar
