C’est
jusque dans les plus grandes et les plus prestigieuses institutions du monde
moderne que le concept de capital tangible s’est vissé dans les tréfonds de
la stratégie aussi bien que des pratiques de tous les jours. Au même moment,
beaucoup d’entreprises tunisiennes continuent de faire la sourde oreille à
la place que devrait légitimement avoir le capital humain ; premier jalon du
capital intangible.
La Banque mondiale vient ainsi d’inclure une nouvelle mesure du
développement dans sa mesure de la richesse. Elle estime désormais que les
pays doivent gérer des portefeuilles de trois actifs car, en plus des
classiques capital produit et capital naturel, elle intègre donc le
‘’capital intangible’’.
Ses conclusions sont sans ambiguïté : A la première place, il faut investir
dans le capital humain et l’Etat de droit. En second lieu, une politique
économique efficace doit prendre en compte la gestion durable des ressources
naturelles. A la source, un travail d’investigation et de recherche conduit
pendant les dix dernières années par l’économiste Kirk Hamilton et présenté
dans un ouvrage au nom évocateur : ‘’Where is the Wealth of Nations ?’’
Il faut dire que cette notion est d’abord devenue un standard automatique
dans le monde de l’entreprise partout en Occident. Tout doit reposer sur
l’Homme, sur ses qualités d’adaptation, sa créativité, sa propension à
prendre, son aptitude à saisir les nuances… Un pari qui ne cesse de se
révéler fécond alors que la mise en valeur des ressources humaines a prouvé
qu’elle était capable de faire la différence et d’ouvrir ô combien de
perspectives à l’entreprise.
Au sein de nos entreprises, et excepté les quelques dizaines d’unités qui
forment le haut du panier, le sous-encadrement (l’un des indicateurs majeurs
de la nonchalance vis-à-vis des ressources humaines) reste virtuellement
endémique malgré toute la mobilisation menée par l’Etat, les organisations
patronales et syndicales, les universitaires… Un sujet délicat mais auquel
il faut courageusement faire face si nous souhaitons vraiment remporter tous
les challenges liés à l’entreprise.
C’est
