On ne voit pas le monde tel qu’il est, mais tel qu’on est
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Par
Bouzeidoun
Lors
d’une réunion très sérieuse d’un comité de Direction d’une grande
entreprise, un PDG, las des réponses «stéréotypées et toutes prêtes» de ses
Top Managers et des slogans galvaudés pour justifier leurs difficultés à
faire des prévisions et donc à planifier leurs activités, leur lança «Vous
ne voyez pas le monde tel qu’il est, mais tel que vous êtes. Arrêtez de vous
lamenter, éliminez les slogans, soyez positifs et vous verrez que vous
changerez votre vision du monde». Sa phrase eut l’effet d’un électrochoc.
Les décisions qui furent prises ce jour là ont constitué un tournant décisif
dans le mode de management de l’entreprise.
En ces temps difficiles, chaque décision -mais aussi chaque absence de
décision- est devenue multirisque. Et ce n’est pas l’incertitude qu’il faut
craindre, mais la peur de l’incertitude elle-même. Cette peur qui tétanise
les esprits et inhibe les volontés et la capacité d’actions. La situation
est grave certes, mais elle serait encore plus grave si on arrêtait d’œuvrer
pour un avenir meilleur, chacun à sa manière.
Cela nécessite bien sûr des moyens et la maîtrise de techniques et outils
spécifiques. La planification stratégique dans le jeu économique actuel
consiste non seulement à jouer, mais aussi à faire changer simultanément les
règles du jeu… encore un exercice avec lequel les dirigeants d’entreprise
doivent se familiariser dans cette économie ouverte et en mouvement
permanent!
Mais attention, la course à la croissance doit être relativisée par une
éthique et des valeurs humanistes… ultime finalité légitime de toute
entreprise.