La
procédure de sélection d’un promoteur pour la réalisation et l’exploitation
de la raffinerie de Skhira a été déclenchée vendredi 27 janvier, avec le
séminaire d’information organisée par le ministère de l’Industrie, de
l’Energie et de des Petites et Moyennes Entreprises.
Une semaine après la présentation du projet de port en eau profonde d’Enfidha,
c’était au tour de celui de la raffinerie de Skhira d’être exposé, vendredi
27 janvier, à la communauté des opérateurs financiers et industriels
susceptibles d’être intéressés.
Dépendante depuis près de cinquante ans de la seule raffinerie de la
S.T.I.R., basée à Bizerte, la Tunisie veut aujourd’hui -après avoir hésité
pendant près de huit ans- se doter d’une deuxième raffinerie. D’une capacité
journalière de 120.000 barils, cette unité -appelée à entrer en service en
2010- va être greffée au terminal pétrolier de Skhira où aboutissent deux
pipelines venant, l’un d’Algérie et l’autre du Sud tunisien.
Les autorités estiment que la réalisation et la viabilité de ce projet sont
favorisées par le site choisi, la conjoncture internationale et les
avantages qu’offre la Tunisie. Un des derniers sites importants encore
disponibles en Méditerranée, comme le souligne M. Afif Chelbi, ministre de
l’Industrie, de l’Energie et de des Petites et Moyennes Entreprises, Skhira
ne se trouve pas loin des autoroutes maritimes par où transitent plus de 400
millions de tonnes d’hydrocarbures par an et à proximité de l’Europe, «un
des plus importants marchés pétroliers dans le monde». La nouvelle
raffinerie est donc idéalement située dans «une position géographique
stratégique entre producteurs et consommateurs».
Le promoteur, qui sera désigné en mars 2007, au terme d’une procédure
s’étalant sur 14 mois, devra réaliser une raffinerie «en conformité avec les
standards internationaux de l’industrie pétrolière. Appelé à gérer et à
assurer la maintenance de la raffinerie, il en disposera pendant «une
période initiale de 30 ans».
Animé, outre M. Chelbi, par MM. Abderrahim Zouari et Mohamed Nouri Jouini,
respectivement ministre du Transport, du Développement Economique et de la
Coopération internationale, le séminaire a attiré près de deux cents
participants de 28 pays. Ce qui atteste d’un intérêt certain pour ce projet,
mais dont la concrétisation dépend des discussions ultérieures avec les
autorités et, en particulier, de l’étude de faisabilité que certains
opérateurs ont demandé à pouvoir réaliser après la pré qualification.
Le round de questions-réponses qui a suivi les interventions des trois
ministres donne déjà une idée des aspects à propos desquels les «candidats à
la candidature» vont essayer d’avoir des explications et, éventuellement,
assurances. Et pour, justement, rassurer tout ce beau monde, M. Chelbi -qui
a eu à répondre à des questions sur les avantages fiscaux accordés au
projet, le calendrier proposé pour sa réalisation, la libéralisation des
prix des produits pétroliers en Tunisie, etc.- a affirmé haut et fort que
«tous ces éléments peuvent être discutés et amendés avec les promoteurs
pré qualifiés».