En se
voyant confier la contribution à la sélection et à l’accompagnement de 50
PME vers l’entrée en Bourse, l’Ordre des Experts-comptables de Tunisie remet
implicitement sur le tapis la question délicate du peu d’entrain que mettent
les entreprises tunisiennes à s’inscrire à la Cote. Pourtant, il se pourrait
que la contribution directe de cette institution respectée dans le processus
d’entrée au saint des saints du marché financier rassure les patrons et les
encourage à sauter le pas.
Vous connaissez évidemment les dernières nouvelles : Un accord-cadre vient
d’être signé entre le ministère de l’Industrie, de l’Energie et des PME et
l’Ordre des Experts-comptables de Tunisie en vertu duquel l’OECT contribuera
à la sélection d’une cinquantaine d’entreprises bénéficiaires du Programme
de mise à niveau et à l’accompagnement de celles-ci pour leur introduction
en Bourse. La contribution de l’OECT se fera par le biais de l’élaboration
d’études de diagnostic et d’évaluation.
Certes, les conditions d’émission sont ramenées pratiquement au strict
minimum en Tunisie (capital minimum d’un million de dinars, présentation de
deux bilans approuvés par les actionnaires, notation par une agence de
rating ou présentation d’une garantie bancaire et publication d’un
prospectus visé par le CMF), mais c’est comme s’il existait une barrière
psychologique qui continuait à se dresser entre les entreprises tunisiennes
et la Bourse. Nos PME préférant, dans la plupart des cas, continuer le
parcours du combattant des crédits bancaires pour se financer. Avec tous les
inconvénients que l’on sait.
Dans cette situation de blocage, certains ont même appelé à la création d’un
nouveau marché aux conditions d’entrée plus souples pour les PME et ceci
aussi bien pour les actions que pour les obligations avec, cependant, comme
condition sine qua non : la transparence. Et c’est peut-être là que le bât
blesse.
Institution considérée et appréciée, l’OECT a toujours été l’un des
partenaires de tête des entreprises tunisiennes en plus du privilège d’avoir
été (et reste) le vivier dans lequel naissent les Commissaires aux comptes
(qui tiennent le haut du pavé dans le domaine) et les professionnels de
l’audit (la part la plus ‘’noble’’ de l’expertise-comptable). Son entrée en
course changera peut-être les choses.
En se
