Comme
l’on pouvait s’y attendre, la Journée d’étude et de réflexion organisée le 2
février par l’ATUGE, le CJD et la CTFCI sur la transmission de l’entreprise
familiale a été également consacrée au passage en revue des tares véhiculées
par ces entreprises d’un genre particulier. Il est d’ailleurs vrai que les
pratiques de gestion de la plupart des entreprises familiales tunisiennes
ont besoin d’un sérieux coup de brosse. C’est, du moins, ce que disent les
experts. Mais alors ! Serions-nous en passe de faire leur procès ?
C’est
à boulets rouges que le vice-président de l’ATUGE Mondher Khanfir tire sur
les entreprises familiales. Nous avons compté pas moins de six boulets :
– Concentration du contrôle stratégique et opérationnel.
– Quête du profit maximum à court terme.
– Manque de transparence et système de prise de décision arbitraire.
– Résistance au changement et faible investissement en matière de culture
d’entreprise.
– Pas de politique des ressources humaines claire et stagnation
structurelle.
– Querelles entre les membres de la famille avec un impact sur la marche de
l’entreprise.
Mais
cette liste est pourtant loin d’être exhaustive.
En définitive, le problème est récapitulé par M. Taoufik Baccar, le
gouverneur de la Banque centrale : ‘’D’après diverses études menées sur le
sujet au cours des vingt dernières années, seulement 30% des entreprises
familiales passent le cap de la seconde génération alors que la proportion
de celles qui survivent à la transmission à une troisième génération n’est
que de 10 à 15%’’. C’est très inquiétant quand on sait que les entreprises
familiales ont un poids de 39% dans l’économie de notre pays.
Il y a donc beaucoup à faire si nous souhaitons nous investir dans
l’assainissement de leur management. Un long travail de patience où il
s’agit de réfléchir soigneusement à chaque pas, car nous sommes face à des
pratiques ancrées depuis des décennies. Et la Tunisie est loin d’être la
seule devant ce dilemme.