Même s’ils
ont le caractère sacré qu’on leur connaît, ce ne sont pas seulement les
deniers de l’Etat qui gagnent une nouvelle assurance par la mise en place
progressive (d’ici 2009) de la nouvelle méthodologie pour la gestion du
budget de l’Etat. Car si nous y voyons des effets évidents de promotion tous
azimuts de la transparence, elle a également l’ambition de pousser dans ses
derniers retranchements le concept d’efficience. Un vocable très évocateur
pour les patrons, surtout dans le secteur privé.
Les chefs d’entreprise ne ratent aucune occasion pour dénoncer les
pesanteurs administratives qui subsistent çà et là en Tunisie. Pour eux, le
temps, c’est de l’argent. Et c’est compréhensible. Pour l’administration,
les choses ne sont pas aussi simples puisque l’amélioration d’une seule
procédure implique la mobilisation de ressources supplémentaires dans tous
les sens du terme. Et c’est aussi compréhensible. Pour ne prendre qu’un
petit exemple, les files d’attente dans les services publics n’ont pu être
vraiment organisées qu’après l’investissement dans les tickets de file, les
indicateurs digitaux et les appels sonores. Multiplié par autant d’agences
de la Poste, de la recette des finances… cet investissement se révèle pour
le moins coûteux. Alors que dire des centaines d’autres exemples où cette
‘’efficience’’ recherchée ne peut être atteinte qu’après des dépenses
incroyables.
Alors, que faire quand les usagers et l’administration ont tous deux leurs
raisons ? Simplement programmer l’évolution incontournable de
l’administration, et c’est ce qui se poursuit jusqu’à aujourd’hui avec les
résultats partagés que l’on sait.
C’est d’ailleurs pour toutes ces raisons que la loi fondamentale du budget a
été promulguée en 2004 mais aussi pour proposer l’adoption d’une nouvelle
méthodologie pour la gestion du budget de l’Etat, selon les objectifs
quantitatifs et qualitatifs, à travers l’allocation des crédits en fonction
des programmes et des missions. Un programme à généraliser progressivement à
tous le ministères et structures publiques d’ici 2009.
Mais le plus important à nos yeux, c’est que cette nouvelle méthodologie met
en avant les impératifs de contrôle, d’évaluation et de suivi, nommément
pour pallier les insuffisances et moderniser les systèmes d’organisation et
les méthodes d’administration et de gestion du budget de l’Etat. Le
temps-roi en est une implication indubitable.