Le Port
d’Enfidha sera réalisé selon la technique de concession BOT à travers un
appel d’offres qui sera lancé au cours du 3ème trimestre 2006, tandis que
les négociations du contrat de concession seront entamées en 2007, et il est
prévu qu’il soit opérationnel en 2008.
Ce projet sera composé de :
– un
port en eau profonde, ayant pour la première étape 800 m de quais, pour
atteindre 1,5 km dans la 2ème étape;
– une zone d’activités logistiques, avec une réserve foncière de 3.000
hectares ;
La première phase de l’étude de faisabilité du projet, qui sera achevée en
février courant, a été conduite par IDC (International Development
Consultants), en collaboration avec la compagnie néerlandaise Royal Has
Koning.
Cette phase a porté sur l’étude de marché, l’analyse multicritère, ainsi que
le choix d’un site en eau profonde, l’étude de réalisation du port de ce
site et la définition de la forme de concession.
La seconde phase définira le Business Plan ou plan d’affaires, le dossier de
l’appel d’offres, ainsi que les actions de marketing, sans oublier le
dépouillement des soumissions et des offres, puis la négociation du contrat
de concession en 2007.
Il faut remarquer que ce projet du futur pôle portuaire comblera un déficit
de capacité portuaire, dès 2008 en Méditerranée centrale, du fait de sa
position dans un carrefour de transports maritime (entre les bassins
occidental et oriental de la Méditerranée), aérien (avec le futur aéroport
d’Enfidha), routier (avec l’axe autoroutier Bizerte-Sfax), et ferroviaire
Tunis-Gabès.
Ce projet pourra également être un excellent outil pour le trafic
international avec l’activité du transbordement et la desserte du marché
tunisien.
Pour l’activité internationale, l’étude donne une capacité de 1,2 million
EVP (équivalent vingt pieds) en 2008 et sera portée en 2020 à 3,9 millions
EVP.
Ce port fera de la Tunisie un centre régional de commerce international et
des services, permettant une meilleure intégration du pays à l’économie
mondiale. En outre, il permettra un meilleur équilibre régional en atténuant
la macrocéphalie de la métropole de Tunis vers la Tunisie centrale, surtout
avec la présence de la zone industrielle off-shore d’Enfidha.
Il faut rappeler que le ministère du Transport a récemment organisé une
journée d’information pour présenter ce projet. Ce séminaire a vu la
participation de 230 personnes, dont 45 étrangers, comprenant à la fois des banquiers et des
opérateurs maritimes arabes de Dubaï et du Koweït, mais aussi européens
(anglais, français, et italiens).
A noter également que des investisseurs émiratis sont fortement intéressés
par ce projet et auraient souhaité que le site soit celui de Sfax, mais des
raisons techniques et géographiques ne le permettent pas.
D’ailleurs, il existe une option de jumeler la concession d’Enfidha avec une
exploitation des ports commerciaux de Sousse et Sfax.
Tout compte fait, ce nouveau projet est de nature à permettre le
déploiement des navires, porte-conteneurs nouvelle génération, avec à la clé
une forte réduction du coût EVP, et ce en faisant des économies d’échelles.
Un plan de masse, issus des études préliminaires a été présenté lors de la
Journée et se décompose de :
– un
terminal de transbordement de conteneurs international et national;
– un terminal pour les vracs et les marchandises générales.
Il s’agit
d’un projet grandiose et qui aurait du être réalisé depuis les années 70,
d’ailleurs une étude économique a été élaborée dans le temps, par des
économistes et des experts tunisiens, et a été présenté aux
autorités tunisiennes de l’époque,mais n’a eu aucune suite.