Le
président de la République fédérale du Brésil, Luiz Ignacio Lula da Silva,
était la semaine dernière à Alger, accompagné d’une forte délégation (les
ministres de l’Industrie, du Commerce et du Développement, de l’Energie et
des Mines, de l’Agriculture, de la Santé, et des Sports), ainsi que
d’industriels et autres représentant du ministère de la Défense du Brésil ;
une première d’un chef d’Etat brésilien depuis plus d’un quart de siècle,
puisque la dernière remonte à 1983. Cette visite intervient après celle
effectuée par le président Abdelaziz Bouteflika en mai 2005 à Brasilia.
Vue l’importance de la délégation qui accompagne le président brésilien, on
peut estimer que l’objectif de cette visite est clair : renforcer les
relations politiques, économiques et commerciales antre les deux pays.
Justement, les deux pays ont tout à gagner si leurs relations économiques se
renforçaient : le Brésil pour ses approvisionnements en hydrocarbures en
quête de marchés pour ses produits agricoles voire industriels… ; et
l’Algérie qui a pris l’option de modernisation de son économie et de ses
infrastructures.
Il faut reconnaître que les capacités du Brésil sont immenses : avec une
superficie presque quatre fois plus vaste que le territoire algérien, le
Brésil fait figure de pays leader en termes de production agricole en dépit
du poids de sa population qui s’élève à quelque 182 millions d’habitants.
Sur le plan commercial, les exportations algériennes vers le Brésil sont
dominées par la vente d’hydrocarbures et dérivées, alors que le Brésil
exporte vers l’Algérie essentiellement des produits agricoles (sucre, café,
etc.). A peine une décennie, le volume des échanges économiques entre les
deux pays est passé de 0,3 milliard de dollars à plus de 3 milliards de
dollars, avec une balance commerciale favorable à l’Algérie, faisant d’elle
aujourd’hui d’un des dix principaux fournisseurs du Brésil.
En effet, l’an dernier, le Brésil figurait à la cinquième position dans le
tableau des principaux clients de l’Algérie, avec 2,89 milliards de dollars,
derrière la France (4,49 milliards de dollars), l’Espagne (4,98), l’Italie
(6,95) mais cependant très loin des Etats-Unis (le premier client de
l’Algérie avec 10,46 milliards de dollars) ; le pays de Lula devance tout de
même les Pays-Bas (2,64 milliards de dollars) et le Canada (2,17 milliards
de dollars).
Ceci étant, et bien qu’en hausse de 16% par rapport à 2004, les exportations
hors hydrocarbures de l’Algérie sont demeurées faibles durant l’année
écoulée avec seulement un taux de 2,04% (soit 907 millions de dollars) du
total de ses exportations. Par contre, le Brésil ne figure pas parmi les six
principaux fournisseurs de l’Algérie pour le compte de la même année 2005
qui sont la France avec 4,43 milliards de dollars, l’Italie (1,5 milliard),
Etats-Unis (1,33), Chine (1,29), Allemagne (1,23) et Espagne (953 millions
de dollars).
Par ailleurs, aujourd’hui, davantage d’efforts et diverses avancées
attendent les deux parties, à commencer par la relance, sur le plan
bilatéral, de la Commission mixte algéro-brésilienne, qui ne s’est pas
réunie depuis 1987. On parle également de l’ouverture d’une future ligne
aérienne entre Brasilia et Alger, ce qui renforcerait le rang de l’Algérie
dans les échanges du Brésil (l’Algérie qui est actuellement le premier
partenaire économique au Monde arabe du Brésil et le second en Afrique,
derrière le Nigeria).
Des sources bien informées indiquent que de nombreux secteurs aussi
importants que ceux de l’alimentaire, du pharmaceutique, de
l’électroménager, de l’automobile et du textile devraient être relancés dans
les prochains mois.