L’un de
nos lecteurs a eu des mots quelque peu indignés en réaction à notre dernier
article d’opinion sur l’initiative de l’un des opérateurs de services
étrangers qui ont choisi de travailler avec notre pays. Nous comprenons
parfaitement son attitude mais nous avons le devoir de lui signifier que
l’ouverture et ses nombreuses répercussions sont inévitables.
Le cas ECTI, avec son initiative de proposer l’aide des retraités aux entreprises naissantes, n’est pas unique en son
genre. Il appartient à cette catégorie de prestataires de services qui ont
compris que les règles ont vraiment changé depuis des années et que la seule
manière de faire la différence, c’est de garder l’initiative, comme disent
les stratèges militaires.
Que les prestataires tunisiens se rebiffent contre la venue des étrangers,
cela est très compréhensible. On ne passe pas facilement d’un état de
concurrence interne à une fenêtre ouverte aux quatre vents sans se sentir
peu ou prou pris à partie. Mais c’est leur rendre un piètre service que de
ne pas leur dire la vérité. En un mot comme en cent, vous n’avez pas le
choix, c’est l’ouverture !
Il reste néanmoins que cette ouverture n’est pas du tout automatiquement
synonyme de défaitisme. Les opportunités sont, au contraire, légion.
A condition que l’on joue le jeu. Nous sommes même convaincus que ce
‘’choc’’ peut être salutaire pour toutes les entreprises (surtout celles des
services) qui se reposent sur leurs lauriers. Leur réactivité les sauvera et
leur créativité leur garantira la pérennité.
Mais, pour être tout à fait honnêtes, il nous faut souligner que même cela
est insuffisant du point de vue des règles de la mondialisation de la chose
économique. Il n’y a qu’à entendre Percy Barnevick, ancien président de ABB
(la multinationale helvético-suédoise de l’électrotechnique), qui avait
donné une définition frappante du monde des affaires en affirmant qu’il y
voyait 5% d’inspiration et 95% de transpiration. En gros, il voulait dire
que les bonnes idées pouvaient être pêchées çà et là sans difficultés
majeures mais que c’est l’effort de les mettre en œuvre qui accapare
l’essentiel des ressources de l’entreprise.