L’affaire
ECTI pose, à notre avis, 3 problèmes de fond pour la Tunisie :
1-
l’ouverture à la libre entreprise et à la libre circulation :
les Tunisiens demandent de l’Europe la réciprocité, notamment des facilités
d’entrée en Europe, de voyage et de travail pour les cadres et pour les
entreprises de services. Ce qui est loin d’être le cas aujourd’hui ; on parle
même de discrimination.
2- l’égalité devant la loi, du moment où ces associations opèrent
sur le marché tunisien, elles doivent s’acquitter de la fiscalité et être
imposées sur leurs revenus. C’est une question d’équité vis-à-vis de
l’administration fiscale.
3- la qualité du service : opérant sous
la forme d’une association, tout prestataire de service doit répondre
à des conditions de qualités, et obéir à des critères minima en termes de
diplômes et de compétences. Ce qui n’est pas, peut-être pas, toujours le cas…
Cet exercice de style pose de manière pédagogique les problèmes que posent
la mondialisation et l’ouverture économique, qui ne doivent en aucun cas
faire peur à la Tunisie, car la qualité des hommes existe, la formation
aussi, sans oublier la compétitivité des entreprises de service largement
prouvée (il suffit de rappeler que le ratio de coût est de 1 à 4
pour le même type de prestation en Europe).
En d’autres termes, une compétence tunisienne coûte 4 fois moins chère que
son homologue européenne à valeur égale.
Le bilan économique pour le service et l’ingénierie est totalement en faveur
de la Tunisie, avec même plusieurs exemples d’externalisation, en Europe et
surtout en Afrique, où des avocats, médecins, conseillers fiscaux,
universitaires et autres bureaux d’études et d’ingénierie ainsi que des SSII
tunisiens opérant dans les technologies de l’information et de la
communication sont déjà installés…
Ceci étant, il ne faudrait pas ignorer la frilosité de ceux, pour une raison
ou une autre, ne se sont pas mis à niveau, qui ne maîtrisent pas encre
Internet et l’anglais, bref ceux qui ne sont pas conscients que le monde a
changé et qu’on peut être Tunisien et résider à Jakarta, avoir un bureau à
Bamako et posséder un compte bancaire à Tunis ou à Johannesburg.