Cette
vieille et célèbre chanson de Jean Ferrat associée à ce beau poème de
Jacques Brel «les vieux» montre bien le drame de ce que l’on peut vivre quand,
un jour donné, on est licencié pour un motif simple «vous avez atteint la
limite d’âge et on n’a plus besoin de vous», et que le lendemain vous n’avez
plus à remonter votre réveil, faire votre toilette, prendre votre petit
déjeuner en coup de vent, vous habiller et prendre le bus ou les
embouteillages selon les moyens et rejoindre qui son bureau qui sa machine.
Le choc est brutal et dans un pays qui se targue d’avoir une espérance de
vie qui se rapproche des standards européens –73 ans–, cela devient la
désespérance de vie, les hommes se mettent à traîner et vont au café où ils
apprennent à vivre autrement et les femmes vont faire le tour de leurs
familles et tout le monde attend cette heure fatale, et comme dirait aussi
Brel «au suivant».
Quand je vois les débats qu’a suscités
l’action d’ECTI en Tunisie,
encore une fois, j’ai ricané en douce, ECTI a trouvé une niche vide et l’a
occupé car la nature a horreur du vide, et il s’avère qu’ECTI a eu
l’intelligence d’utiliser les experts français à la retraite, et elle ne les
paie pas, elle demande uniquement aux utilisateurs de ce gisement de matière
grise de payer un forfait pour être membre et de prendre en charge les frais
–selon un barème donné– de ces personnes. Et l’expérience a montré que ces
gens détachés de toute contrainte financière et économique pouvaient donner des
points de vue judicieux, proposaient des solutions et des variantes basées
sur leur expérience qui représentaient un gain on ne peut plus élevé pour
l’entreprise quand ils sont bien utilisés et encadrés, car ils ont de
l’expérience, de l’expérience, de l’expérience,…
Alors, dans un pays comme le nôtre -qui a tout mis sur son unique richesse
l’homme-, pourquoi nous n’y avons pas pensé avant avec tous ces cadres qui
sont à la retraite et qui s’ennuient et se meurent lentement dans des salons
de thé ou des cafés, dans un pays où on a développé le 26-26, le 21-21,
l’exonération sociale durant 5 ans, et des formules de développement que
nous envient et nous copient beaucoup de pays, même développés ? Pourquoi ne
pas créer le 62-62 pour utiliser ces compétences dans un cadre à définir,
car ces gens là, souvent, n’ont pas besoin d’écrire ou d’être présent
longtemps –2 à 3 jours suffisent– et avec leurs conseils et leurs visions
basés sur des réussites et des échecs, ils peuvent vous proposer des solutions
simples à des problèmes compliqués ?
Alors, quand je vois qu’un lecteur s’inquiète du fait que le retraité ne
paie pas de charge sociale, mais sa retraite c’est une part de sa charge
sociale qu’il a payée durant 30 ou 40 ans, et donc, il est en règle avec la
société.
Si un cadre était créé qui garantisse les intérêts de tout un chacun,
pourquoi donc devrons nous attendre qu’ECTI vienne avec sa structure
recruter des autochtones pour les utiliser en Tunisie et à travers le monde,
et dans ce monde il ne faut surtout pas perdre sa place ?…..
Alors, au lieu de rouspéter, regroupez-vous et créez un autre fonds le 62-62
dont une partie servira à couvrir les “perdiems” des retraités et le reste à
développer le 21-21 pour créer des emplois pour les jeunes…