Imaginez
Dans 10 ans, comment les nouvelles technologies seront-elles intégrées dans
notre vie quotidienne ? Elenbi se livre à un peu de prospective avec ce
petit récit venu du futur. Imaginons l’après…
Nous sommes en 2016, je rentre de mon dernier rendez-vous professionnel avec
mon deux-roues électrique. Les nouvelles batteries me donnent une autonomie
de 600 km, une vitesse de pointe de 130 km/h et se rechargent sans contact
en 1/2h. J’habite dans une grande capitale européenne et la circulation ne
s’est pas améliorée.
J’arrive à mon appartement. Ah ! Je suis le premier ce soir. Le système
domotique m’identifie à l’approche de la porte et m’ouvre l’accès. Mon
terminal de communication «Samkia» vibre dans ma poche. A l’approche du
salon, le système de communication «Hpell» bascule sur les enceintes du
salon, l’écran plat s’allume et mon correspondant apparaît. L’appartement
n’est pas bien rangé mais Hpell, sous-système Winlux, l’a détecté et a
incorporé le fond d’image standard de notre appartement. J’apparais donc en
surimpression d’un intérieur impeccable.
Il commence à faire nuit et la luminosité se règle automatiquement dans le
salon et dans sa représentation virtuelle. La conversation se termine quand
Hpell m’informe que quelqu’un se présente à la porte d’entrée. C’est
Téléshop qui vient nous livrer. Ma femme a dû commander des produits frais
depuis son bureau. Je regarde ma montre, cela fait déjà 25 mn que je suis
rentré et effectivement Téléshop s’engage à livrer sous 30 mn. Hpell les a
prévenus que j’étais arrivé et la livraison s’est déclenchée. Si j’avais
voulu re-sortir Hpell m’aurais averti de l’heure d’arrivée du livreur
géolocalisé.
J’accueille le livreur et récupère les produits. Aucune signature n’est
nécessaire. Les puces RFID sont scannées par les capteurs reliés à Hpell qui
valide la facturation et transfert le montant depuis mon compte sur mon
portail infomédiaire vers Teleshop.
Effectivement il y a des produits frais. Des fruits et légumes, ça c’est une
commande de ma femme. Du beurre, des yaourts, ah de la lessive… C’est le
réfrigérateur et le socle de stockage du lave-linge qui ont dû transmettre à
Hpell que nous allions en manquer. Cela c’est ajouté automatiquement à la
commande Téléshop. Je range le tout.
Je commande vocalement l’activation de mes flux d’informations sur les
sujets programmés dans mes préférences. Les nouvelles arrivent des serveurs
audiovisuels. C’est une concaténation de différents flux qui me fournissent
un programme personnalisé. Un peu ce qui se faisait il y a dix ans avec les
flux RSS sur Internet, mais en plus puissant.
Il est vrai nous disposons tous de liaisons en fibres optiques de 100 Gb
synchrone et de programmes en ultra haute définition. En mode nomade les
débits sont inférieurs mais nous offrent quand même du 2 Go synchrone.
Nous sommes en MPEG 7 scalable. Le MPEG 7 c’est l’évolution du MPEG 4 avec
dans le train de données la description documentaire des contenus. C’est une
vieille norme, je me rappelle avoir travaillé dessus en 1998, mais elle est
totalement généralisée alors qu’il n’existe encore que peu de programme en
MPEG10. Le MPEG10 a enfin résolu le problème de la gestion exacte du time
code dans les données compressées. Je crois qu’il fait appel aux algorithmes
de Fourrier et aux fractales.
J’ai de nouveau un appel. C’est le service client de mon fournisseur
d’accès. J’avais signalé une anomalie sur mon Hpell hier. Ils ont fait la
maintenance de tous mes systèmes et tout fonctionne normalement. L’appel
visait uniquement à me le signaler.
Je commande la visualisation de la vidéo de mon fils réalisée pendant le
week-end avec mon Samkia qui fait office de visiophone, radio numérique,
récepteur vidéo, APN 20Mo et caméscope UHD, également sous-système Winlux.
C’est un vieux Samkia mais je l’aime bien. La vidéo apparaît. Elle est
stockée dans mon espace personnel sur les serveurs sécurisés de mon
fournisseur d’accès multiservices.
Cela fait maintenant quatre ans que nous avons abandonné totalement nos PC
tels que nous les connaissions il y a dix ans. Maintenant nous n’utilisons
plus que des terminaux légers sans stockage local.
Les serveurs des FAMS sont motorisés par les applications sous Winlux ou d’IBM
qui est revenu en force dans les logiciels serveurs avec des applications
autours de la gestion de données composites vraiment efficaces. Les réseaux
sont tellement rapides et omniprésents qu’il ne sert plus à rien de stocker
les données en local.
J’ai un moment de nostalgie en me rappelant que 10 ans plus tôt, les FAMS
proposaient des set top box propriétaires. Aujourd’hui il n’existe plus que
deux fournisseurs de logiciels pour les FAMS et le matériel est produit par
4 grands acteurs mondiaux. Un seul est européen, deux américains et un
sino-japonais. Du point de vue de l’utilisateur il n’y a pas de différence,
tous sont basés sur les mêmes normes et sont totalement interopérables.
Je commande la séquence de renseignement documentaire automatique qui me
permettra de retrouver la vidéo de Lucas dans notre base d’informations
personnelle. Le logiciel (Excalibur release 23 ou Virage 28, je ne sais plus
très bien celui qui est proposé par mon FAMS) commence le séquençage de la
vidéo basé sur la reconnaissance de changement de plans, la reconnaissance
de la parole est activée simultanément et tout sert à alimenter le fichier
MPEG7.
Hpell m’informe que ma femme et mon fils sont à la porte qui se déverrouille
automatiquement. Les programmes audiovisuels basculent sur des contenus pour
enfants. Lucas part dans sa chambre et les programmes le suivent sur les
écrans de sa chambre.
L’écran du salon re-bascule sur les fils d’informations en français et en
anglais (cela fait partie de nos préférences). Après un rapide échange, avec
ma femme, sur nos journées respectives (finalement nous sommes restés très
traditionnels) nous interrogeons Hpell sur les programmes de la soirée. Nous
avons quelques variétés et vidéo réalités diffusées en flux vers 21h.
Il reste très peu de chaînes de télévision telle que nous les connaissions
en 2006. Toutes celles qui restent appartiennent à des grands portails
d’informations qui fournissent des contenus multi-supports en flux et en
stock sur tous les terminaux du marché. Ils participent activement aux
financements des programmes et se font une compétition acharnée au niveau
des bassins linguistiques, car la notion de territoires géographiques a
totalement disparu du monde de l’information. C’est une anecdote mais je me
rappelle qu’il y a dix ans les canadiens francophones avaient un accent.
Aujourd’hui c’est beaucoup moins marqué.
En programme de stock il y a beaucoup plus de choix. Les inévitables séries
sont mises à jour en temps réel et nous avons 28 séries qui proposent un
nouvel épisode aujourd’hui. 21 sont en VF, les autres en VO. Nous en suivons
4 régulièrement. Nous choisissons une série américaine en VO.