Une approche prospective de la planification stratégique
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Le
cabinet MKC Consulting vient d’organiser sa 26ème édition des ‘’Jeudis du
Management’’ sur le thème «Décrire sa stratégie : une approche prospective
de la planification stratégique».
Lancés en 2003 sous le format de ‘Brunch-Conference’, les
‘’Jeudis du Management’’ sont désormais un rendez-vous traditionnel entre
l’équipe MKC et les décideurs et dirigeants d’entreprises qui s’intéressent
aux nouveaux concepts et outils de management. A l’issue de cette édition,
riche en contenu et débat, nous avons adressé à M. Kley Visentin trois
questions. Entretien !
Pour réussir dans les affaires, que
faut-il faire d’après vous?
Kley Visentin : L’intuition et l’expérience ne suffisent plus pour
réussir dans les affaires. Plus que jamais, formuler une stratégie nécessite
une démarche scientifique et l’application de concepts et des techniques
d’analyse éprouvés pour obtenir un résultat mesurable et comparable. Ceci
passe, notamment, par une bonne cartographie de la stratégie et de sa
traduction en objectifs opérationnels, à travers des processus bien
identifiés et maîtrisés.
En 1999, le magazine Fortune a publié un article sur les raisons d’échec des
entreprises. Presque 70% des chefs d’entreprise interviewés ont mentionné
‘’la mauvaise exécution’’ comme la principale raison de leur échec plutôt
qu’une fausse stratégie. Il n’existe pas de données pour avancer un résultat
similaire en Tunisie. Cependant, si cette situation est extrapolée en
Tunisie, elle représentera un avertissement sur les causes des difficultés
rencontrées par plusieurs sociétés.
Alors, si l’exécution est aussi
importante, que faut-il faire pour être capable de réussir sa stratégie ?
Kaplan et Norton, les auteurs mondialement connus du ‘’Tableau de Bord
Prospectif’’, ont suggéré deux champs dans lesquels les entreprises
devraient exceller : l’alignement et l’orientation.
L’alignement est relié à la capacité d’une organisation de placer les
ressources et l’information dans la même direction. L’orientation est la
capacité de concentrer des actions sur des zones critiques pour aboutir aux
objectifs stratégiques.
Ils considèrent que les directeurs et les managers représentent le
facteur majeur qui catalyse le changement.
Quelle est la barrière majeure que
les entreprises tunisiennes devraient surmonter pour se préparer au défi de
la libéralisation et de la mondialisation ?
Le vrai changement est
d’abord culturel ; il se baserait sur une pensée orientée stratégie.
Les personnes créent des organisations. Les organisations orientées
stratégie sont celles dirigées par des managers orientées stratégie. Il
existe encore un grand nombre d’entreprises qui ont une approche du business
basée sur l’opportunité. Elles dépendent de “la manière traditionnelle de
faire les choses” qui les empêche d’entreprendre des actions à long terme
motivées par la stratégie. Développer une stratégie est un concept qui n’a
pas une grande valeur chez les dirigeants traditionnels. Ces derniers sont
voués à disparaître dans une économie ouverte où le nerf de la guerre est
justement la stratégie.
Pour gagner aujourd’hui, les chefs d’entreprise auront à s’ouvrir aux
nouvelles connaissances et à de nouvelles façons de prendre des décisions.
Le développement d’une organisation dépend de la croissance intellectuelle
de ses hommes, et ceci dépend à son tour de leur volonté à apprendre. On ne
doit jamais oublier “qu’une personne est considérée vieille lorsqu’elle
s’arrête d’apprendre, quel que soit son âge”.