Algérie : Les Tunisiens veulent se replacer sur le marché des pièces de rechange

 

Algérie

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Par
Moncef
MAHROUG

 


auto2006.jpgLa
participation de 21 entreprises tunisiennes à la première édition du Salon
mondial de l’équipement automobile «Equip’Auto Alger 2006» (du 13 au 16 mars
2006) est le premier acte d’une opération visant à reconquérir la place
qu’occupaient les industriels des composants automobiles sur ce marché dans
les années 80.

«Notre secteur a travaillé sur l’Algérie de 1982 à 1990, période au cours de
laquelle nous exportions de grandes quantités ; puis l’Algérie a connu une
phase difficile au début des années quatre-vingt-dix. Depuis trois à quatre
ans, nous avons commencé à retrouver notre place, mais pendant ce temps, les
choses ont changé au cours de la période où nous étions absents du marché
algérien.

D’abord, les Asiatiques et, en particulier, les Chinois, y ont pris place
-et nous ne pouvons pas les concurrencer sur le plan des prix. Ensuite,
l’Algérie a signé un accord d’association avec l’Union européenne qui permet
aux produits européens, contrairement aux marchandises tunisiennes, d’entrer
en Algérie en étant exonérés de droits de douane».

M. Fayçal Achour, président de la Chambre syndicale du secteur des
composants automobiles, a ainsi analysé, lors du séminaire de «présentation
des résultats d’approche du marché algérien de composants automobiles», les
opportunités et les difficultés qui se présentent à l’industrie tunisienne
des composants automobiles sur le marché de notre voisin de l’Ouest.

Rappelant que ce secteur est le deuxième plus contributeur (après le
textile, avec 40%) aux recettes d’exportation (23%) et le seul à connaître
un taux de croissance annuel «de 20% depuis 3 ou 4 ans», M. Férid Tounsi,
président directeur général du Centre de Promotion des Exportations (Cepex)
lui a assigné comme objectif la mise en place d’«un partenariat efficient
entre Tunisiens et Algériens». Et pour aider les industriels des composants
automobiles à atteindre cet objectif, le Cepex a accédé à leur demande de
mener une étude d’«approche du marché algérien», mise depuis mardi 7 mars à
la disposition des opérateurs intéressés par le marché algérien.

Réalisée par un cabinet tunisien, en collaboration avec le Cepex, avec le
soutien du Centre du Commerce International, dans le cadre d’un projet
intégré d’assistance technique, cette étude analyse, en particulier, les
tendances du marché international, l’offre tunisienne des pièces de
rechange, l’état du marché algérien (production nationale, parc automobile,
structure du marché des pièces de rechanges automobile, demande,
réglementation et procédures d’importation, circuits de distribution), les
atouts et faiblesses de l’offre tunisienne, etc.

Sitôt dit, sitôt fait. Décidés à rattraper le temps perdu, les industriels
des composants automobiles n’ont pas laissé passer une belle opportunité
pour lancer l’opération «reconquête du marché algérien» : pour la première
édition du Salon mondial de l’équipement automobile «Equip’Auto Alger 2006»,
qui se tient du 13 au 16 mars 2006, vingt-et-une entreprises tunisiennes
vont y prendre part -sur un stand de 300 m2-, faisant de la Tunisie «le 4ème
plus important exposant par le nombre de sociétés participantes», souligne
le P-DG du Cepex. Pourtant, avec 104 entreprises exportatrices, sur un total
de 186, le nombre des exposants peut et doit être plus important.

Pariant sur l’avenir, le président de la Chambre syndicale du secteur des
composants automobiles a accepté la suggestion de M. Férid Tounsi de porter
la superficie du stand tunisien à 500 m2. Mais pour que cela soit possible,
il faudra, souligne le patron du Cepex, que les entreprises soient disposées
à consentir un petit sacrifice financier, avec une révision à la hausse de
leur contribution, actuellement fixée à 2000 dinars.