Les PME-PMI à l’aise sur le web, moins avec l’informatique

Par : Tallel
 

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Par Laurent
Dupin

 

internet_250106.jpgL’usage
professionnel de l’Internet s’est généralisé dans les petites et moyennes
entreprises. Mais la notion de projet informatique, comme moteur de leur
développement, n’est pas toujours au cœur de leurs priorités.

Bien équipées et connectées, reste aux entreprises à utiliser pleinement les
capacités de l’Internet, aujourd’hui incontournables au quotidien. L’enquête
BNP Paribas Lease Group (1), montre que 98% des PME disent en user pour
leurs recherches “pros” et leur messagerie; 86% pour gérer leurs comptes
bancaires en ligne; 64% pour la veille concurrentielle; et 67% pour y suivre
l’actualité générale.

Des disparités sectorielles existent: BTP, transport et commerçants
pratiquent moins les recherches sur le web, mais se manifestent comme
consommateurs d’e-banking. Normal, un responsable de chantier, un conducteur
de bus scolaire ou un boucher auront sans doute moins de temps à manipuler
la souris qu’à tenir une règle de mise à niveau, un volant ou un couteau!
L’outil web d’e-banking complète plutôt judicieusement les visites
“physiques” pour des dépôts de fonds quotidiens ou hebdomadaires, selon
l’activité.

Une seconde enquête menée par Pleon pour Microsoft (2) conclut carrément que
les PME sont «entrées dans l’ère numérique». Les chiffres sont bien là : 45%
des entreprises utilisent systématiquement la télédéclaration, et 25% le
paiement en ligne. Même si 79% d’entre elles disent avoir encore besoin
d’être rassurées sur ce dernier point.

Enjeux et réalisme

Mais Internet n’est pas tout. En y ajoutant une approche qualitative, cette
étude témoigne de nuances dans la perception de l’informatique selon la
maturité de l’entreprise. Jusqu’à 5 ans d’âge, l’informatique est jugée
stratégique pour environ 55% de PME; le chiffre baisse pour des entreprises
de 5 à 10 ans, qui le voient surtout comme un outil de production (59%);
au-dessus de 10 ans, seulement 15% de PME perçoivent cela comme une «dépense
inévitable».

Pour autant, le réalisme reste prégnant, ce que note l’enquête Pleon/Microsoft:
les PME voient comme facteur déclenchant l’innovation, d’abord la clientèle
(67%), puis la concurrence (44%), la technologie ne venant qu’en troisième
position (41%) suivi de l’informatique (34%). Les acteurs de l’informatique
pros le sentent bien d’ailleurs, comme Antoine Henry, qui déclarait
récemment : «Pour un créateur d’entreprise, l’informatique c’est surtout la
bureautique et Internet».

Plus de conseil et de proximité

Si les PME n’ont pas toujours de personnel dédié à la gestion informatique,
dans 56% des cas elles font appel à un prestataire qui en assure la
maintenance, et dans 51% des cas à un fournisseur de matériels. Ce besoin de
s’appuyer sur un partenaire de proximité se ressent dans de nombreux cas,
comme en témoignait à la responsable informatique de la Cigale.

Il n’empêche que la relation est ambiguë avec ces prestataires, comme le
montre l’enquête BNP Paribas: le prestataire de maintenance est noté 7,4/10;
le fournisseur de matériel ou logiciel reçoit 7,1. Les patrons de PME sont
très exigeants, le nez dans le guidon, ceci expliquant cela… Reste que les
hot-lines sont en dessous encore : 6,6/10, tout comme les guides et modes
d’emploi (5,4/10).

L’étude Pleon/Microsoft note, elle, que 58% des PME prennent conseil auprès
de leur revendeur quand elles montent un projet informatique. La notion de
proximité est également capitale, puisque 20% s’appuient sur un de leurs
pairs, et 13% auprès d’une organisation professionnelle.

Une étude de l’Idate (3) confirme par ailleurs que deux tiers des PME
recourent à des SSII (société de services informatiques) pour la maintenance
et la gestion de leurs équipements et réseaux.

 

(1) Enquête BNP Paribas
Lease Group réalisée auprès de 97.000 PME-PMI européennes de 6 à 200
salariés, et basée sur les 5.000 premiers répondants.
(2) Enquête Microsoft/Pleon établie sur 1.300 réponses à un questionnaire en
ligne publié en mai et juin 2005.
(3) Enquête Idate réalisée auprès de 800 entreprises métropolitaines de 6 à
500 salariés.

 

(Source
: ZDNet
France, Vendredi 17 février 2006)