Le projet
de l’appel d’offres de l’aéroport d’Enfidha a été annulé, bien que l’étude
de faisabilité ait été réalisée par l’ADP (Aéroports de Paris) pour un
montant qui s’élèverait à environ 10 millions d’euros.
De source généralement bien informée on indique que cette annulation serait motivée par
l’absence de solution économique acceptable pour les deux parties, en
l’occurrence l’Etat tunisien et l’investisseur étranger.
En effet, les offres porteraient sur une réalisation peu esthétique, avec un
aéroport de type hangar semblable a celui du Caire ou d’Athènes, où le côté
fonctionnel prime sur l’esthétique, chose que la Tunisie ne peut admettre
pour un aéroport international. Sur ce point, les pouvoirs publics
tunisiens auraient accepté de prendre en charge, sur son budget, la
différence de coût afin de se doter d’un aéroport de haut standing.
De leur côté, les investisseurs demanderaient la fermeture de l’aéroport
Habib Bourguiba de Monastir, qui génère pourtant pour l’OACA des rentrées
annuelles de 50 millions d’euros par an, ce qui représenterait un manque à
gagner considérable. Donc, pour l’investisseur la présence d’un
aéroport très proche et aussi dynamique, en l’occurrence celui de Monastir,
est de nature à lui poser un problème de rentabilité.
Il n’y a pas si longtemps, il semblerait que la partie tunisienne soit
disposée à donner en même temps la concession de l’aéroport de Monastir à
l’éventuel investisseur étranger de l’aéroport d’Enfidha.
Certains spécialistes considèrent que tout ceci est dû à la complexité de
certains dossiers, mais aussi à la difficulté de faire des choix économiques
douloureux et de lâcher du lest face aux exigences des investisseurs
internationaux.