Les sociétés IT tunisiennes courtisent leurs homologues françaises

 

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entreprises tunisiennes de services informatiques appartenant au GET’IT
(Groupement d’Entreprises Tunisiennes IT) viennent de présenter à Paris
leurs compétences et les atouts du recours à la Tunisie en nearshore pour
des éditeurs et des SSII françaises. Avec des retours d’expérience de
clients français (Access To E-Business, Discovery, Hotix, Netcom, NetConcept,
Oxia, Progidec et Tunis Call Center) et présentes dans tous les pays
d’Afrique du Nord, ces SSII réunissent quelque 300 collaborateurs,
ingénieurs et techniciens.

Elles ont réalisé en 2005 un chiffre d’affaires de 14 millions de dinars,
soit 9 millions d’euros environ, dont 30% à l’export. «L’idée d’un
groupement a germé il y a deux ans lors du SETI», indique Kaïs Meziou,
software development manager de Progidec. Et s’est concrétisée en mai 2005
par la création d’un GIE destiné à promouvoir leurs compétences à l’export.

«Offshore agile»

Amine Aloulou, représentant d’OXIA en France, l’une des huit sociétés de
GET’IT, souligne que le groupement vient vers les sociétés informatiques
françaises «en partenaires», pour «présenter une vision business, des
solutions business». Il se veut le promoteur d’un «offshore pragmatique»,
plus proche des expériences de centres de service provinciaux mis en place
par les SSII françaises que de l’offshore à l’indienne «qui fait peur».

GET’IT se positionne comme «un levier opérationnel», mobilisable très
rapidement. «Nous savons travailler ensemble, nous voulons travailler avec
d’autres», ciblant les éditeurs et SSII qui souhaitent recourir à l’offshore
sans s’alourdir d’une structure offshore. Il souligne la grande proximité
culturelle entre la France et la Tunisie, culture business, culture
fonctionnelle qui permet aux collaborateurs des sociétés tunisiennes «d’être
immédiatement opérationnels dans un contexte français».

L’offre des membres de GET’IT couvre l’ensemble de la gamme des services
informatiques : ingénierie logicielle, TMA, intégration de progiciels (ERP
notamment), services infrastructures, infogérance notamment, web design,
hotline, centre d’appels. Ils mettent également en avant une culture du
projet au forfait et soulignent les efforts réalisés en termes de qualité,
certification ISO 9001 répandue, processus de certification MMI engagés. Le
tout, insistent-ils, «sans formalisme excessif, sans avoir à tout
planifier», compte tenu justement de la proximité culturelle.

Amine Aloulou écarte l’idée selon laquelle offshore égale gros projets,
indiquant que les sociétés membres du groupement travaillent sur des projets
allant de 50 à 500 jours/homme, d’une durée de un à douze mois, pour des
montants de 10 k€ à 900 k€. Les tarifs journaliers moyens indiqués par
GET’IT sont les suivants : de 140 à 180 euros pour un développeur, entre 180
et 220 euros pour un développeur senior, entre 200 et 250 euros pour un
expert technique et entre 230 et 300 euros pour un chef de projet.

Retours d’expérience

Parmi les références françaises des sociétés membres de GET’IT : côté SSII,
on trouve Sopra, Thalès, Capgemini, C2A informatique, Micrauto – parmi les
sociétés de conseil Pivolis ou Oresys -et chez les éditeurs W4, Agresso, car
Systems, GL Trade.

Sopra a témoigné de sa collaboration avec Discovery autour de projet
d’intégration de MFG/Pro de QAD. Elle a recours à la société tunisienne pour
des développements client en cas de pic d’activité sur ce type de projet.
Reshos, éditeur spécialisé dans le monde du tourisme (18 personnes, 1,5 M€
de CA) a eu recours à Hotix pour développer un de ses modules, après avoir
écarté l’idée d’un offshore en Chine qui «semblait trop compliqué». Son
directeur général souligne avoir été «agréablement surpris» par la qualité
de la prestation et du module, «sans lourdeur dans le développement, mais
suffisamment documenté pour être maintenable par notre SAV».

Karim Ahres, directeur général de Netcom, a expliqué avoir largement
participé au projet du ministère de l’Intérieur kenyan de mise en place d’un
système d’identification biométrique, d’un système de production et
d’archivage de titres d’identités, contrat confié à Thalès Security System.
Un projet sur 24 mois : après la phase d’étude et de spécifications
effectuées chez Thales avec des chefs de projet français et tunisiens, le
projet s’est organisé entre Paris et Tunis, avec des réunions mensuelles.
Chaque vendredi le code source était envoyé par le prestataire tunisien,
code validé par Thalès le lundi. La préparation du site kenyan a été
effectuée par Netcom, de même que le déploiement et le basculement, sous
contrôle de Thalès.

Dernier projet mentionné, l’assistance apportée par Tunis Call center au
fournisseur d’accès Internet Nerim dans la création d’un plateau en offshore
: mise à disposition d’une infrastructure et recrutement.

Les freins

Félicitant les sociétés tunisiennes pour leur initiative, Eric Hayat,
Vice-président de Steria, a toutefois souligné quelques handicaps de la
Tunisie pour s’imposer comme destination nearshore : des autorités
politiques bien moins impliquées dans la promotion économique de leur pays
que leurs homologue indiens ou israéliens, et surtout un manque de
références locales, contrairement au Maroc, la Tunisie comptant peu de
grands projets à montrer en exemple aux clients potentiels, SSII ou client
final. Selon lui, le principal frein demeure toutefois la nécessaire
industrialisation préalable des process en interne, chez les SSII françaises
comme chez le client final, avant toute idée de recours au nearshore ou à
l’offshore.

 

 

(Source :
ITMANAGER.COM
)