En
décidant de célébrer à sa manière le cinquantenaire de l’Indépendance de la
Tunisie, et ce en organisant une caravane du nord au sud du pays, le Centre
des jeunes dirigeants d’entreprise (CJD), a voulu passer de la théorie à la
pratique. Car, à l’instar de ce que disait l’autre, les ‘’cejedistes’’
considèrent qu’un dessin vaut plus que tous les discours. La preuve !
Plus de 1400 Km parcourus, sept gouvernorats visités, durant 4 jours et
trois nuits, et au final une cinquantaine de projets et/ou idées de projets
récoltés, auxquels vont s’ajouter les projets qui seront retenus par le
concours lancé à l’occasion de cette caravane avec un montant qui s’élève à
un million de dinars et qui seront financés par une SICAR (créée, elle-même,
par un ‘’cejediste’’).
En effet, la Caravane de l’Indépendance pour la création d’entreprise,
organisée sous le slogan ‘’Indépendants, nous créons l’entreprise de
demain’’ a permis de visiter, respectivement, les gouvernorats de Bizerte,
Jendouba, Kairouan, Gabès, Sfax, Monastir et Nabeul.
Au cours de leur long périple, les ‘’cejedistes’’ étaient accompagnés des
représentants de deux ministères clés dans la stratégie nationale de
création d’entreprises, à savoir un représentant de l’API (relevant du
ministère de l’Industrie, de l’Energie et des Petites et moyennes
entreprises), celui du ministère du Commerce et de l’Artisanat ; des
représentants de deux banques, en l’occurrence la Banque tunisienne de
solidarité (BTS) et la Banque de financement des petites et moyennes
entreprises (BFPME) ; et un représentant du patronat tunisien (UTICA). Une
première et tout un symbole !
Ceci dit, on regrettera tout de même que le ministère de l’Education et de
la Formation et celui de l’Enseignement supérieur et la Recherche
scientifique n’aient pas été représentés, d’autant plus que la cible de ce
périple était, essentiellement, les étudiants.
Que faut-il retenir de ce périple ?
Essentiellement, deux choses. D’abord, un manquant flagrant de culture
entrepreneuriale chez les jeunes : une des défaillances du système éducatif
tunisien. D’ailleurs, dans l’étape de Kairouan, un jeune n’a pas manqué de
lancer à l’égard des ‘’cejedistes’’ : ‘’vous auriez dû plutôt vous occuper
de nous depuis le primaire ; ce n’est pas maintenant qu’il faut venir nous
dire comment créer une entreprise…’’. Il s’est adressé certes au CJD, mais
par ricochet à toute la communauté nationale, et surtout à l’éducation
nationale. D’où l’idée, peut-être, d’introduire ‘’comment créer son
entreprise’’ comme matière dans notre système éducatif, et ce du secondaire
jusqu’à l’université. Car, si l’on enseignait les mille et une façons de
créer une entreprise dès le bas âge, peut-être qu’on aurait eu beaucoup plus
d’entrepreneurs.
D’ailleurs, on s’est rendu compte que, pour ceux qui ont l’idée de créer
leur propre affaire, ils pensent d’abord comment trouver l’investissement
avant même le projet lui-même, c’est-à-dire dans quel secteur, quel produit,
pour quel marché, etc.
Ensuite, un décalage –pour ne pas dire un fossé- entre l’administration
centrale des organismes d’appui et les régions. Ah l’information, mère de
toutes les réussites mais également de tous les échecs ! Certains jeunes
n’ont jamais entendu parler d’organismes d’appui encore moins ce que cela
signifie. Ceci veut tout simplement dire que l’information, si elle existe,
elle est mal ou peu véhiculée.
De ce fait, la présence des représentants des organismes d’appui dans cette
caravane a été d’une grande portée, l’équipe s’est donné corps et âme pour
faire comprendre aux jeunes étudiants et autres qu’il existe des structures
spécialement conçues et mises en place pour soutenir la création
d’entreprises.
Toujours est-il que, le CJD national, en collaboration les CJD régionaux,
est en train de se constituer un pont entre les structures d’appui et les
jeunes promoteurs, et ce en rendant l’information plus fluide, plus
accessible à travers la mise en place des bases de données actualisées.
Nous reviendrons plus en détail sur les différentes étapes de la caravane.