Selon le
Fonds Monétaire International ‘’FMI’’, l’impact de la manne pétrolière
engendrera un taux de croissance économique de 26,9% en 2006 pour la
Mauritanie en termes réels, et surtout une réduction significative de
l’inflation, contre une croissance de 5,4% en 2005.
Cette croissance s’explique, en partie, par le pétrole, qui va engendrer un
chiffre d’affaires de 1 milliard de US $ pour 18,6 millions de barils
exportés. A signaler dans le même registre que la Mauritanie récoltera, en
2006, 22,5% de recettes totales, soit uniquement 180 millions de US $, entre
royalties et fiscalité.
Cette croissance a permis le doublement des salaires des fonctionnaires en
février 2006 et le lancement de plusieurs projets économiques et sociaux en
hibernation depuis plusieurs années.
Une mission du FMI, prévue fin avril-début mai, va s’assurer de la bonne
gouvernance affichée par le gouvernement et la bonne gestion de cette manne
pétrolière.
Il faut rappeler que c’est la compagnie australienne Woodside Petroleum -un
consortium composé de petites sociétés- qui a découvert le champ de
Chinguetti, dès 1998, à 800 mètres de profondeur d’eau, à 80 km au large de
Nouakchott la capitale et à 2.600 m de profondeur du sol.
L’Etat mauritanien dispose de 12% dans le capital du consortium, qui a
investi 750 millions de US $ en 2005 pour rendre Chinguetti exploitable.
Par ailleurs, actuellement, plusieurs compagnies pétrolières relancent
l’exploration à l’intérieur du pays et aux larges des côtes mauritaniennes
(British Gaz, Total, Respol, Dana, Petronas et autres compagnies chinoises
ou mixtes, comme Baraka dans laquelle le Mauritanien Isselmou Tajedine
détiendrait des intérêts).
Cette vingtaine de compagnies tablent sur des réserves de 3 à 5 milliards de
barils/équivalent pétrole avec une production de 300.000 barils/jour en
2010.
A côté de Chinguetti, dont les réserves sont évaluées à 123 millions de
barils EP, il y a Banda avec le gaz naturel, Tevét en pétrole et TIOF, avec
plus de 1 milliard de barils de réserves.
La production actuelle de la Mauritanie a dépassé déjà celle de la Tunisie
et correspond à la production du Cameroun.
Tout ceci s’ajoute bien évidemment aux revenus générés par le fer (250
millions de US $ pour 11 millions de tonnes par an), et la redevance
annuelle que paie l’Union européenne pour la pêche (110 millions US $).
Partenaire stratégique de la Tunisie, la compagnie aérienne Tunisair, qui
assure une liaison entre Tunis et Nouakchott, aurait réduit dans le même
temps ses vols de 3 à 2 par semaine, alors que le PDG de la compagnie, en
visite en Mauritanie en janvier dernier, avait assuré que Tunisair porterait
ses rotations de 3 à 4 vols dès avril 2006. Air France compte déjà 7 vols hebdomadaires, en
raison d’1 vol par jour.
Il faut aussi noter qu’un billet d’avion vers la Mauritanie dépasse les 1.100 DT
pour un aller-retour en classe économique, soit 2 fois plus cher qu’un
billet Tunis-Paris ou Tunis-New York.